Point de vue : En attendant l’autonomie financière

La décentralisation effective a toujours suscité des débats dans le pays. Les discussions ne datent pas d’aujourd’hui puisque l’idée caressait les dirigeants politiques depuis l’avènement de la troisième république. Hier, la célébration de la journée internationale de la décentralisation a remis le sujet sur la table.
Le régime actuel a installé des gouverneurs de région pour assurer la décentralisation. Depuis le lancement de cette initiative en 1996, les chefs de l’exécutif des collectivités décentralisées, à l’exception des communes, ont toujours été désignés. Il en est également ainsi des gouverneurs de provinces autonomes de Didier Ratsiraka, des chefs de région de Marc Ravalomanana et de Hery Rajaonarimampianina jusqu’aux gouverneurs de région de Andry Rajoelina. Et jusqu’ici, aucune collectivité n’a d’organe délibérant.
Les initiatives sont louables et les étapes franchies ne peuvent pas être ignorées. Ce qui manque dans le cadre du processus de décentralisation est l’autonomie financière. Les régimes se sont succédé mais l’autonomie financière n’a jamais aboutie. Ces collectivités sont toujours soumises sous perfusion directe de l’Etat central.
La confusion entre décentralisation et déconcentration persistera tant que les collectivités ne seront pas dirigées par des élus avec des organes délibérants. La superposition des tâches entre les préfets de régions sensés être des représentants du gouvernement et dirigeant des services déconcentrés, et les gouverneurs de régions sensés être des élus et représentants du peuple, a parfois miné le développement dans certaines localités.
Tout est question de volonté politique pour que la décentralisation soit effective et source de développement du pays. Sans élection régionale, tout ne sera qu’un éternel recommencement.

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