Point de vue : Entre ruée et ruade

 Entre ruée et ruade

Quand ils parlent de « vaky  kariera », les intéressés sont en connaissance de cause. Cela signifie qu’une  mine de pierres précieuses  a été mise à jour. Et, normalement, cela ne devrait concerner que les mines encore sans propriétaires, mais localisées sur un terrain vague pas encore titré, ni constitué officiellement en périmètres.
Quand un « vaky kariera » survient, il est suivi d’une véritable ruée, déplaçant en quelques jours,  des milliers d’exploitants miniers, des centaines de collecteurs et d’acheteurs composés de ressortissants  nationaux et étrangers, comme des Sri-lankais, des Africains et des Asiatiques.
Des villes, comme Ilakaka, ont poussé grâce à des ruées de ce genre. L’histoire d’Ilakaka est liée au saphir. Il y eut des ruées dans les zones  d’Antanifotsy, d’Amorokay, d’Ankazobe, de Didy, de Daraina… Et pas plus tard que ce week-end, une mine de corindons et de rubis a été découverte  à Ampary-Mazava. Il y eut une ruée. Des ruades et autres bousculades. Et 8 jeunes gens ont été mortellement ensevelis à cause d’un tunnel, creusé de manière artisanale et qui s’est effondré.
Tout « vaky kariera » est accompagné de grands mouvements migratoires.  Ces exploitations informelles comportent de nombreux risques.  Les exploitants agissent en véritables amateurs et ignorent les règles de sécurité  et de savoir-faire dans ce domaine. On assiste également à des déséquilibres sociaux qui portent préjudice à la vie communautaire locale.
A cause des  « Mpiavy » ou migrants, tout devient cher. Les habitants en sont les principales victimes. L’insécurité devient une nouvelle réalité. Les pratiques sociales  et économiques changent brutalement.  Et pire, le plus vieux métier du monde s’installe. Dans la majorité des  cas, ces mines d’or et de pierres précieuses ne profitent qu’aux rapaces étrangers.
L’Etat doit systématiquement intervenir et donner aux communautés locales d’être les premiers bénéficiaires de cette manne minière. Et cela profitera également aux communes concernées. Et de manière claire et directe.

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