Point de vue : Et si on revenait au Zoma ?

Et si on revenait au Zoma ?

Cela fait presque un an que la Commune Urbaine d’Antananarivo a sa nouvelle Maire et que celle-ci s’attaque à un gros morceau de son mandat : l’assainissement de la capitale. Jusqu’à présent, rien de bien concret : les marchands ambulants squattent toujours les trottoirs, les embouteillages sont à toute heure de la journée, les constructions illicites ont toujours cours et le partenariat avec Easy Park pour la réorganisation des parkings butte contre l’opposition des usagers. La nouvelle Maire semble ne pas avoir un programme bien défini sur ce qu’elle veut vraiment entreprendre et manque de perspective dans sa gestion de la ville.
Le problème des marchands ambulants ne date pas d’hier. Déjà sous Patrick Ramiaramanana, ils occupaient le centre ville. Celui-ci a essayé de réorganiser les marchés pour que les marchands puissent y accéder, mais, justement, c’est l’accès à ces marchés qui est le motif pour ces derniers de ne pas les occuper : leurs principaux clients sont les employés qui rentrent chez eux et qui n’ont pas le temps de passer le portail du marché pour acheter ce qu’ils veulent. Ils ne font que passer et c’est ce caractère de passant qui est exploité par les marchands.
C’est pourquoi l’aménagement du marché de la Petite vitesse et celui qui borde le Lac Behoririka n’ont jamais marché. Il faut autre chose. L’idée de recaser les marchands dans un même lieu n’est pas mauvaise, mais il faut faire en sorte que les potentiels clients y aient un accès facile et qu’ils n’aient pas l’impression de perdre ne serait-ce qu’une seconde de leur précieux temps pour y faire un détour.
Un bon urbaniste ou un spécialiste de l’aménagement peut transformer par exemple l’Avenue de l’Indépendance en un marché bien structuré qui ne modifierait pas son aspect originel. Ce sera en quelque sorte un retour du Zoma, mais avec toutes les infrastructures nécessaires pour en faire un marché moderne : éclairage, toilettes publiques, rues piétonnes… Le Zoma était tout un symbole pour la capitale. Il était célèbre pour être le plus grand marché à ciel ouvert du monde. Pourquoi ne pas y revenir mais en y intégrant les contraintes de notre ère moderne ? Tiens ! «Le retour du Zoma» : cela pourrait être un bon slogan pour les prochaines élections…

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.