Et vive le mois de décembre
Embouteillages. Rues sous les eaux pour quelques heures… Nous sommes bel et bien au mois de décembre. Mois de la Nativité. Mois de toutes les emplettes. Car, pendant quelques jours, tout le monde va oublier les difficultés de la vie pour célébrer Noël.
Les marchés de Noël ont envahi Analakely et Behoririka, pour la Capitale. Mais dans les autres villes de province et de région, la fête est dans l’air. Les tricycles ont pris d’assaut les rues des villes côtières, comme Mahajanga et Toamasina. Les embarras de rue de la Capitale du Betsimisaraka rivalisent avec ceux d’Isotry ou de Besarety, actuellement.
Qui dit embouteillages, dit activités. Qui dit activités, dit travail, revenu, pouvoir d’achat. Parfois, on ne comprend pas pourquoi nous sommes qualifiés de sous-développés ou, pour ne pas nous heurter, en voie de développement. La pauvreté est derrière cette façade d’opulence de belles voitures et de nouvelles constructions. Elle est dans les bas quartiers boueux et sales. Elle est dans les zones rurales. Nous ne sommes pas en voie de développement, mais de dislocation. Des ruraux viennent migrer dans les villes pour survivre.
En fait, nous sommes dans une économie de l’informel. C’est l’informel qui fait vivre une grande majorité de la population, surtout urbaine. Et, en période de crise, c’est l’informel qui fait tourner le pays. Ce fut le cas en 1991, en 2002, en 2009. On se souvient, à titre d’exemple, que les carburants ont disparu des stations d’essence. Mais miracle, mais malheureusement, cette culture de l’informel est entrée partout de manière insidieuse. Religion informelle, marché de devises informel. Exercice politique informel car sur environ une trois-centaine de partis, deux centaines sont légales. Que Dieu nous préserve d’élections informelles…