Point de vue : Femme et poste de responsabilité

Selon le dernier recensement RGPH-3, les femmes comptent pour 50, 59% de la population malgache. Cependant, à Madagascar, la place qu’occupe la gent féminine dans une société plutôt conservatrice, fait toujours débat. Une société ou la notion de patriarcat occupe une place prépondérante. Une société généralement basée sur un système social dans lequel l’homme, en tant que père, est dépositaire de l’autorité au sein de la famille. L’approche conservatrice ou l’homme est naturellement le chef de famille, est commune et sans surprise.
Cependant, avec l’évolution des mœurs, l’équité du genre est plus que jamais au centre des discussions. Madagascar avait signé en 2000 la Déclaration du Millénaire et souscrit aux Objectifs du Millénaire pour le développement, dont l’objectif numéro 3 relatif à « l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes ». Cet engagement aura visiblement contribué à l’émancipation progressive des femmes malgaches au cours de ces dernières décennies, dont les conditions se sont considérablement améliorées : elles sont plus nombreuses à être scolarisées, elles sont en meilleure santé, et leur espérance de vie a augmenté.
Selon les analystes, les bonnes performances en matière d’indice sexospécifique de développement humain (ISDH) s’expliqueraient par la volonté des gouvernements successifs d’améliorer les conditions de vie des malgaches, incluant les femmes, sans discrimination majeure. De nos jours, les femmes se voient attribuer davantage de responsabilités. Leur nomination à des postes stratégiques ainsi que leur participation dans les prises de décision témoignent de l’évolution de l’équité du genre au pays.
L’actuelle équipe gouvernementale reflète ce principe d’équité homme/femme. La gent féminine représente 40% des membres du gouvernement. Un record par rapport aux précédents gouvernements. L’égalité du genre est toutefois loin d’être effective dans la vie politique malgache. Sur 151 députés, 27 seulement sont des femmes soit 15%, un taux relativement faible et qui a même régressé par rapport au précédent mandat avec ses 19%.
De nombreux efforts restent à déployer si nous voulons réellement atteindre cette parité. Alors que nous célébrons ce jour le 8 mars, des associations pro-féministes revendiquent que la célébration de la journée internationale des droits de la femme ne se limite pas essentiellement à la célébration en elle-même. Des courants d’idées ont été avancés selon lesquels il importe de voir de près les moyens d’améliorer la qualité de vie de la femme pour qu’elle soit une citoyenne modèle et servir de levier de développement, entre autres dans la lutte contre la Covid-19 et le changement climatique ainsi que leurs conséquences.

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