Il faut tout révolutionner
Madagascar figure parmi les pays les moins aidés du monde. C’est un constat très sérieux, fait par un organisme de financement international. C’est assez révélateur. Pourquoi cette situation ?
La première réponse est… bancaire : on ne prête qu’aux riches. Les bailleurs de fonds hésitent à mettre la main à leur poche, estimant que le pays ne peut pas s’endetter plus qu’hier. Ou encore que Madagascar n’est pas très solvable. Les crises socio-politiques qui se sont succédé de manière cyclique ne plaident pas de tout en notre faveur.
Les pays africains comme le Sénégal, le Mali, le Bénin, le Gabon, la Mozambique bénéficient d’un appui conséquent des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale et autres. La Côte d’Ivoire vient de sortir d’une crise de grande ampleur, mais la reconstruction, tout de suite après, soutenue par la Communauté Internationale, est enclenchée à la vitesse grand V.
Certes, s’endetter n’est pas flatteur. Bien au contraire. Mais dans l’ordre économique qui prévaut, même les grands pays s’endettent. Pour Madagascar, le débat concerne plutôt le structurel et la capacité des gouvernants à mettre en branle des projets impactant le vécu quotidien et apportant une valeur ajoutée palpable à l’économie nationale.
Méritons-nous d’être aidés ? C’est la grande question. Les dirigeants, pendant 50 ans, ont montré sinon leurs incompétences, du moins leurs limites. Pour deux choses : le système d’administration, de gouvernance économique, juridique n’est pas adapté aux exigences du développement et des réalités du pays. Et d’un. Les gouvernants ont, dans leur majorité, instrumentalisé ce système souvent à des fins personnelles et politiques.
Ce système s’est enraciné. Il corrompt tout. Et même les gouvernants qui, à leur prise de fonction, ont de bonnes intentions, sont piégés par ce système et tombent dans l’ornière au bout de 3 mois au plus tard. Pour que Madagascar se développe, le pays doit révolutionner son système d’administration et de gouvernance économique.