Point de vue : La chute du pouvoir

La chute du pouvoir

Début du week-end pour certains. Début de l’angoisse pour d’autres, notamment ceux qui habitent aux alentours d’Ambohijatovo ou d’un autre endroit où une association se prévalant être représentative de la population opprimée et qui exige le retour de la jouissance du sol malgache aux Malgaches veut manifester, malgré le refus de la Préfecture de la ville d’Antananarivo de lui accorder une autorisation. Les riverains devront donc s’attendre à des explosions de grenades lacrymogènes, à des émanations de gaz indisposantes et à d’autres débordements qui pourraient mettre en péril leurs biens.
La journée d’aujourd’hui risque tout simplement d’être explosive. Tout comme celle de mardi dernier quand la procession dirigée par le sénateur Lylison a été bloquée et dispersée d’une manière violente par les éléments des forces de l’ordre. Ces derniers qui ne font qu’exécuter les ordres qui leur sont donnés : protéger la libre circulation des gens, prévenir tout débordement et empêcher toute velléité pouvant porter atteinte à la sécurité. Bref, toute manifestation qui n’aurait pas eu l’aval des autorités compétentes.
Ce qui est déplorable dans toute cette affaire est l’incompréhension mutuelle entre ceux qui veulent manifester et ceux qui ont le pouvoir d’autoriser ou non les manifestations. Entre les deux, ceux qui sont las de cette cacophonie politique et qui veulent vivre en paix et ceux qui trouvent que d’autres moyens sont possibles pour revendiquer quelque chose ou pour s’exprimer. Pour l’Etat, les choses sont claires : tuer dans l’œuf toute tentative de destabilisation. Cela signifie que quel qu’en soit le motif, les descentes dans la rue seront systématiquement interdites. De même, pour ceux qui s’obstinent à s’engager dans cette voie, la répression viendra d’elle-même. Les affrontements, par conséquent seront inévitables.
De deux choses l’une, ou les manifestants veulent être des martyrs pour une cause qui n’est pas forcément défendable ou ils veulent mesurer la capacité de réaction du régime pour mieux manœuvrer plus tard. Et c’est sur ce second point que l’on peut imaginer que ces manifestations font partie d’un processus dont la finalité est… la chute du pouvoir.

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