Point de vue : La fin du néocolonialisme ?

La fin du néocolonialisme ?

C’était la première fois qu’un sommet Union Africaine et Union Européenne se tient sur le sol africain. La Côte d’Ivoire a été choisie pour abriter ce sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des deux continents proches mais encore distants. Proches géographiquement et culturellement parlant. L’Europe, qui est à une demi-heure de vol entre l’Espagne et le Maroc, a une très grande différence avec l’Afrique. Sur le plan économique, les deux continents ont un écart considérable. Avec un PIB de 18,4 milliards USD par an, l’Union Européenne représente le quart du Produit Intérieur Brut de la planète contre 1,5% pour l’ensemble du Continent Noir.
La tenue du Sommet UA-UE est-elle le signe de la fin du colonialisme ou plutôt du néocolonialisme ? A chacun d’en juger. L’ensemble du continent africain dépend économiquement de l’Europe. Le système monétaire demeure contrôlé par le vieux continent, tout comme les intellectuels et techniciens. La monnaie de l’Europe, l’Euro, reste jusqu’ici la monnaie-pivot d’une bonne majorité des changes monétaires de l’Afrique. Le Franc CFA, monnaie puissante de l’Afrique de l’Ouest et ancienne monnaie des colonies françaises d’Afrique, se réfère à l’Euro. Il est encore loin de présager l’indépendance économique de l’Afrique.
Certes, les problèmes de l’immigration et du terrorisme ayant pris de l’ampleur dans le continent européen, a changé la donne. Les anciens colonisateurs veulent freiner cette hémorragie, mais cela demande des efforts de la part des deux continents. Solutionner depuis la racine, tel que le prône le Président Rajaonarimampianina : investir et développer l’Afrique pour éviter les vagues d’immigration clandestine. Investir, c’est créer des emplois, construire des industries, créer de la valeur ajoutée, c’est-à-dire promouvoir l’arrivée de capitaux internationaux en masse sur le continent africain. C’est ce qu’attendent les jeunes et les générations futures. Ceci sans pour autant dicter ce que doit, ou ne doit pas faire les décideurs de l’Afrique. Sans cette liberté, les efforts concédés et les aides au développement ne seront que de vains mots.

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