Point de vue : Laissez les gens vivre en paix

Laissez les gens vivre en paix

La vraie force de l’opposition dans un pays républicain et démocratique est qu’elle peut être une alternative. Une alternative dans ce sens qu’elle peut prendre le pouvoir et remplacer au pied levé ceux qui l’ont précédée en assurant la continuité de l’Etat. Il en est ainsi en France où les Républicains peuvent succéder aux Socialistes et en Angleterre où les Conservateurs prennent la place des Travaillistes sans qu’il n’y ait une crise ou… une transition.
A quelques jours du meeting que les opposants vont organiser au Gymnase couvert de Mahamasina, il serait intéressant de savoir si l’opposition malgache peut vraiment faire figure d’alternative. Jusqu’àprésent, elle avance en ordre dispersé, créant ici et là, des plateformes à la dénomination différente mais où l’on remarque les mêmes membres. Les personnalités qui les composent sont pour la plupart celles qui étaient opposées à Marc Ravalomanana et qui ont été derrière Andry Rajoelina au moment où celui-ci avait organisé la révolution « orange », promettant un « changement » à Madagascar. Plus tard, elles occupaient des postes de parlementaires ou gravitaient dans des institutions créées sous laTransition. Même si le président élu faisait partie de leur équipe, elles ont été exclues du cercle du pouvoir pour différentes raisons et se sont donc regroupées dans ces plateformes. Leur leitmotiv est le départ du président de la République et l’organisation d’une élection anticipée. Soit.
Mais qu’est ce qu’elles ont à proposer ? Jusqu’à présent, rien. Les réunions tenues ici et là se cantonnent à réciter les errements du régime, l’incapacité des tenants du pouvoir à résoudre les problèmes et l’absence de perspectives pour le pays. Et si on leur retournait la question ? De perspectives, est-ce qu’elles en ont ? N’assisterons-nous pas encore à ces conflits de leadership ? Une élection anticipée résoudra-t-elle les problèmes comme un coup de baguette magique ?
Il nous faut nous rendre à l’évidence et accepter que ce régime n’est pas aussi bon et n’est pas pire que ceux qui l’ont précédé. Et il est sûr que celui qui le remplacera, si éventuellement une éléction anticipée est organisée, ne fera pas mieux. D’ailleurs, ceux qui crient actuellement à la démission du régime faisaient dèjà partie soit de la transition, soit de la 2è ou de la 3è République. Quand ils étaient aux commandes, le pays a-t-il avancé ? A l’évidence non ! Les chiffres et l’histoire le disent. Alors, de grâce, attendez les élections telles que le recommande la Constitution et laissez les gens vivre en paix.

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