Point de vue : Les compagnies « vache à lait »

Les compagnies « vache à lait »

Une source digne de foi annonce le retour d’un des bras droits de l’Amiral Ratsiraka. Il s’agit de Gérard Andrialemirovason qui a tenu le navire de la Jirama jusqu’au naufrage de 2002. Il ne s’agit pas encore d’une nomination officielle mais d’une sollicitation autour du remue-ménage concernant le remaniement ministériel ou du changement de Premier ministre qui devra intervenir incessamment.
La seconde République a été célèbre pour ses caisses vides et ses acrobaties financières pour maintenir l’embarcation à flots et elle a réussi, malgré des soubressauts sociaux orchestrés par les partis d’opposition d’antan dont une aile du MFM et du Monima. Elle a tenu pendant plusieurs années grâce notamment aux contributions de grosses compagnies d’Etat comme la Jirama qui assurait chaque mois la paie des fonctionnaires et des retraités.
Comme nous avions des rapports exécrables à l’époque avec les bailleurs de fonds traditionnels comme la Banque Mondiale et le FMI, le pays s’est tourné plutôt vers l’Est, l’URSS, et entretenait également de très bonnes relations avec les pays « progressistes » de l’Afrique comme la Libye de Kadhaffi, l’Algérie et la République Populaire de Chine ou la Corée du Nord.
L’essentiel est de faire tourner la machine administrative et le régime de l’époque y excellait. A chaque début d’année, les fonctionnaires obtenaient unehausse des salaires, certes insuffisante au vu de la cherté de la vie, mais cela suffisait pour faire taire toutes les velleités de révolte contre le pouvoir révolutionnaire. D’autres compagnies « vache à lait » contribuaient également à faire tenir le régime comme les sociétés d’Etat lesquelles, si elles ne périclitaient pas, réussissaient quand bien même à financer l’Etat.
La plupart de ces sociétés ont disparu de la circulation sauf la Jirama. Les autres, comme la Sirama et les autres compagnies de transport, Fibata, Fima et Antafita ont déclaré faillite. La Jirama, actuellement, est confrontée à d’immenses difficultés, faute de ne pas avoir pu assurer sa maintenance et ses réinvestissements. Elles sont mortes pour avoir assuré la survie des autres, hélas…

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