Point de vue : Les sirènes des ambulances devraient nous alerter

Antananarivo est bien l’épicentre de la pandémie. Même sans regarder les bilans quotidiens du ministère de la Santé, il suffit d’entendre les sirènes incessantes des ambulances dans les rues de la capitale pour s’en rendre compte.
Il est effroyable d’imaginer qu’à chaque sirène qui résonne, c’est un malade plus ou moins gravement atteint qui est conduit vers un hôpital ou un centre de soin. Et cela des dizaines de fois par jours. Avec 578 cas confirmés positifs dont 440 à Analamanga selon les statistiques en fin de semaine, la population vit perpétuellement dans l’angoisse de cette pandémie, qui plane sur nos têtes comme une épée de Damoclès. La question que chacun se pose quotidiennement est : qui sera le prochain à être infecté ?
Madagascar est confronté à une explosion du nombre de cas de coronavirus ces dernières semaines. Les ambulances sont incessamment sollicitées si bien que le ministère de la santé publique a procédé au recrutement d’ambulanciers afin de renforcer ceux déjà mobilisés sur le front. Certains parlent d’une affaire juteuse, en sachant qu’à Madagascar, le prix de location d’une ambulance tourne en moyenne autour de 100 000 Ariary. Mais pour les malades, guérir est tout ce qui importe, à n’importe quel prix.
La saison hivernale ainsi que l’arrivée tardive du vaccin anti-covid, qui ne serait disponible qu’au mois de juillet si on s’en réfère aux affirmations du ministère de la santé, ne vont pas améliorer la situation. Le rythme de propagation du virus va au mieux stagner et au pire s’accélérer. Les médecins affirment que sans un strict respect des gestes barrières, le pire est à venir.
Mais ni les sirènes des ambulances ni les chiffres terrifiant du nombre de malades ne semblent avoir prise sur une partie des tananariviens. Malgré cela et les diverses campagnes de sensibilisation, on observe toujours, hélas, une inconscience certaine. Files d’attente sans distanciation, regroupements sans raison, oublis du port de masque, réunions et fiesta dans les restaurants, insouciance et comportements irresponsables … qui favorisent inexorablement la transmission du virus. Certains continuent leur train train quotidien comme si le virus n’existait pas.
Comment faire comprendre à la population que le monde d’avant est bel et bien fini. Ce monde est en train de changer profondément. Les scientifiques prédisent que les pandémies risquent de se succéder plus rapidement et que dorénavant il faudra vivre avec un mode de vie différent. Le bilan mondial du coronavirus fait état de près de 3.000.000 de décès.

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