Point de vue : L’Etat change son fusil d’épaule

Un an après avoir revendiqué auprès de l’Elysée la restitution des Îles Eparses, le camp malgache change de stratégie. Cette fois, les dirigeants veulent inclure les organisations régionales et sous-régionales auxquelles Madagascar adhère, pour maintenir la pression sur la France. Pas plus tard que le 26 juin dernier, la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) a confirmé son appui pour la restitution des Îles Eparses à Madagascar. Cette organisation sous-régionale s’aligne à la Résolution de l’Organisation de l’Unité Africaine du 20 Juillet 1979 d’une part, et à celle des Nations Unies du 12 Décembre 1979, d’autre part.
Madagascar entend mobiliser ses alliés africains pour ramener la France à la raison. Rappelons que depuis mai 2019, le président Rajoelina a revendiqué la souveraineté de ces Îles qui se trouvent à quelques centaines de kilomètres des côtes malgaches. Après la SADC, les autorités de Madagascar vont-elles solliciter l’Union Africaine pour soutenir ce dossier avant de décrocher un éventuel lobbying diplomatique auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies ?
Toutefois, le handicap de la diplomatie malagasy est palpable. La Grande Île n’a toujours pas d’ambassadeur aux Etats-Unis, en Angleterre, en Russie, et auprès des Nations Unies, à New York. Un an après le limogeage de plusieurs ambassadeurs par le nouveau régime, Madagascar n’est toujours pas non plus représentée en Ethiopie, au siège de l’Union Africaine. Madagascar se retrouve alors dans une situation délicate pour mener son combat diplomatique en vue de finaliser un processus de décolonisation inachevé.
Changer de fusil d’épaule requiert une meilleure coordination des actions. Rien ne peut être laissé au hasard si l’on veut réussir dans cette bataille politico-diplomatique qui va certainement impacter sur les relations franco-malagasy.

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