L’Union africaine assomme Ravalomanana
Marc Ravalomanana a signé, politiquement et diplomatiquement son arrêt de mort. L’Union Africaine a transmis un communique officiel par lequel il affiche son total désaccord avec le retour inopiné et sans consultation avec les autorités légales et la Communauté internationale. Ses partisans diront : pourquoi ? Il est malgache et il a le droit de rentrer et, de toutes les façons, la feuille de route le recommande expréssément dans son article 20.
Oui, mais, qui l’a empêché, au nom de la préséance et du respect des protagonistes, de les avertir ? Pourquoi a-t-il remis en cause le processus de retour à l’ordre constitutionnel cautionné et reconnu par l’ensemble de la Communaute Internationale ? L’Union Africaine a été sévère dans ses propos, dénonçant le ton provocateur de l’ex Chef d’Etat malgache et saluant la manière avec laquelle le Président malgache a traité ce dossier.
Ne jouons pas avec les mots, pour la Communauté internationale, il n’y a pas d’atteinte aux droits de l’homme, encore moins de kidnapping. L’Union Africaine appelle au calme et à la retenue. Et donne le primat à la quête d’une vraie réconciliation nationale.
La donne politique en 2009 et en 2014 ne ressemble en rien. C’est l’erreur d’appréciation de Marc Ravalomanana. Il n’a plus Andry Rajoelina devant lui. Il n’a plus un Richard Ravalomanana ou un Lylison, encore moins une Christine Rzanamahasoa et autres proches collaborateurs de l’ancien Président de la Transition, ses principaux adversaires, devant lui pour lui mettre systématiquement des bâtons dans les roues. Il aurait dû s’y prendre autrement avec ce nouveau régime d’autant plus que sa mouvance est présente dans le Gouvernement.
Bien plus, ce régime est, presque, le bébé de la Communauté internationale. C’est son bilan. C’est sa réussite. En attaquant, ce régime s’en prend indirectement à un acquis de la Communauté internationale dont l’Union Africaine qui, ces dernières années, n’avait plus grand-chose à accrocher à son tableau de chasse.
Après cette déclaration de l’Union Africaine, Marc Ravalomanana devrait revoir sa copie. Ou encore la rendre et composer avec Hery Rajaonarimampianina une autre partition. Celle qui réconcilie…