Madagascar : soyons sérieux
On attend les résultats officiels des élections sénatoriales dans les prochains jours. Il y eut des requêtes dont certaines, celle des grands candidats vaincus, comme Monja Roindefo, Omer Beriziky, qui ont demandé l’annulation du scrutin pour fraudes et irrégularités flagrantes. Ces requêtes ont été déposées auprès de la Haute Cour Constitutionnelle.
Nul besoin d’être un grand analyste politique pour s’attendre à ce qu’ils soient déboutés de leurs actions. Il s’agit des deux anciens Premiers Ministres de la Transition. Tout cela montre le non-sens du système politique actuel. Un ex Premier Ministre, ou un ancien Chef d’Etat devraient bénéficier d’un certain statut à vie en tant qu’ancienne personnalité de l’Etat. Et cela suppose, de la part des bénéficiaires, un devoir de réserve et de responsabilité. Dans le cas d’espèce, ils devraient être de grands sénateurs dans une sorte de collège consultatif de sages.Et ceux qui y siégeraient s’engageraient à ne plus exercer une activité politique partisane. Sauf en cas de désengagement officiel. A charge au Président de la République de les nommer.
Mais dans des pays comme Madagascar, les choses ne sont pas faciles. Tant que l’éthique n’est pas de rigueur, il semble impossible de mettre en place un système juste et démocratique. Jusqu’ici, par exemple, alors que la loi le stipule, il n’y a pas encore d’opposition légale ni de chef de l’Opposition légalement désigné et… nommé. La raison est que c’est encore difficile. Les opposants sont habitués à évoluer hors institutions.
La HCC a demandé, après le rejet de la requête de destitution du Président de la République, dans l’un de ses arrêts, la signature d’un pacte de stabilité entre les protagonistes politiques. Mais cela n’a pas abouti…
La sériosité politique nous fait défaut. Il faut terminer le travail. C’est-à-dire ne plus décider en fonction de la donne et des circonstances, mais en fonction de ce qui est écrit et convenu. C’est ce qui se passe avec la feuille de route. La Communauté Internationale fonctionne encore au regard des dispositions de la feuille de route. Elle a raison. La partie malgache, la classe au pouvoir, veut les dépasser. Elle n’a pas tout à fait tort. Mais comprenez maintenant pourquoi les financements extérieurs tardent. Si on ne peut pas nous faire confiance pour une chose, comment nous faire confiance pour le reste ?… A méditer.
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