Point de vue : Malvenu dans son pays ? La SADC vérifie

Malvenu dans son pays ? La SADC vérifie

La délégation de la SADC a fait le tour du propriétaire. Elle a rencontré un certain nombre de dirigeants malgaches. L’objectif étant d’évaluer la situation sur le processus de réconciliation nationale. Un processus re-déclenché et accéléré par le retour inopiné de Marc Ravalomanana. Il est vrai que sans cela, le régime en place aurait laissé traîner encore les choses. Du moins laissé les choses venir…
Marc Ravalomanana n’est pas encore le bienvenu, pour une frange de la classe politique. Elle l’a bien fait sentir. Et l’explication « pour assurer sa sécurité » concernant son assignation à résidence surveillée ne tient pas la route, de l’avis certains analystes. Les Forces de l’ordre disposent de ce qu’il faut pour sécuriser Faravohitra, la résidence familiale de Ravalomanana.
Il faut répondre aux questions suivantes : comment traiter les démêlées de Ravalomanana avec la Justice ? Comment traiter les impayés de Tiko par rapport à l’Etat ? Comment indemniser les victimes de 2009 ? Comment indemniser les usines Tiko endommagées ? Comment calmer les plaignants dans l’affaire du 7 Février 2009 ? Comment élargir tous les prisonniers « politiques » civils et militaires ? Comment enterrer tous les rancœurs sociopolitiques ?
L’Afrique du Sud a donné un bon exemple. Il faudrait des Mandela, des De klerk et des Tutu à Madagascar…. Les sanctions judiciaires devraient laisser le pas à la réconciliation et à la concorde. Sinon, le pays ne peut pas avancer. Et cette réconciliation devrait être traduite en termes de loi.
Evidemment, les caciques et les faucons, où qu’ils soient, ne seront jamais satisfaits. Mais c’est maintenant ou jamais que doit primer le concept d’intérêt supérieur de la Nation. Tous les régimes qui se sont succédé ont, toutes proportions gardées, géré dans le revanchardisme. Nouveau Président, nouvelle place nette. Et le cycle recommence. Cela a perpétué la transhumance politique et la politique à géométrie variable. Au bout du compte, « ny eo ihany no eo ». Rien de nouveau sous le soleil.

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