Point de vue Pandémie : la fermeture des frontières n’arrêtera pas le variant Delta

On aura droit normalement demain au discours du président de la République. A part l’habituelle annonce des mesures sanitaires à suivre pour les quinze prochains jours, les décisions concernant le volet économique sont également très attendues. La question cruciale reste l’ouverture ou non des frontières ­aériennes aux vols commerciaux.
La décision prise en conseil des ministres de mercredi semble déjà tracer la ligne de son discours concernant cette question. Le conseil des ministres a réitéré que les frontières malgaches aériennes et maritimes restent fermées aux voyages commerciaux venant de l’étranger.
Nous savons tous que le secteur touristique est le premier pourvoyeur de devises à Madagascar. Le ministre malgache des Transports et du tourisme, Joël Randriamandranto a révélé en 2019, c’est-à-dire avant la pandémie, que le secteur a été à l’origine de l’entrée de 520 millions de dollars dans le pays. Sa part dans le PIB national était alors de l’ordre de 7%.
Mais avec la fermeture des frontières aux étrangers, la Confédération du tourisme à Madagascar a indiqué au début de l’année que les opérateurs touristiques ont enregistré plus de 1.900 milliards d’ariary de pertes. Selon les explications de la CTM, la haute saison, de mi-juillet à mi-novembre, représentent 83% du volume d’affaires dans le tourisme. Alors y aurait-il une chance de rattraper ce gap cette année ?
Si on regarde ailleurs, la fermeture des frontières n’a jamais empêché l’entrée du covid 19 et de ses différents variants dans un pays. La Thailande et bien d’autres pays en sont la preuve.
De plus en plus de pays, comme les européens, ont fait le choix de vivre avec le coronavirus. Mais pour cela, la condition sine qua non est l’immunisation d’une grande partie de la population pour éviter les cas graves. C’est ce qu’on constate en Angleterre où une forte résurgence de nouveaux cas dus au variant Delta est observée mais n’entraine ni hausse des hospitalisations ni hausse du nombre de décès.
Pour Madagascar, la seule et unique solution est l’accélération de la vaccination. Il faut se rendre à l’évidence. Ceux qui ne sont pas vaccinés ne pourront avoir les même droits ni la même liberté que ceux qui le sont.
Accepter les touristes vaccinés détenant un« pass vaccinal » serait une solution, avec en contrepartie un taux de vaccination acceptable sur les sites touristiques. Les professionnels du tourisme affirment être prêts et ont été formés aux dispositions sanitaires nécessaires. On pourrait réellement apprendre à vivre avec le coronavirus et relancer un tourisme encadré qui pourra impulser une croissance à l’économie en général.

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