Point de vue : Politique énergétique : impérative de la stabilité et de la continuité

La mise en œuvre d’une politique énergétique fiable requiert une stabilité infaillible. Les crises cycliques que le pays a endurées ont certes engendré des conséquences lourdes au secteur de l’énergie. Il ne faut pas oublier que ce secteur a souffert le plus et avait été minimisé par les dirigeants qui se sont succédé de 2005 à 2013. C’est au bout de la grande crise pétrolière de 2005 et devant la crise des « subprimes » en 2007 que les dirigeants de l’époque se sont réveillés. Les délestages économiques étaient incontournables pour essayer d’arrêter l’hémorragie financière enregistrée par la compagnie nationale de production et de distribution d’électricité. Mais, le changement de régime de 2009 a empiré les choses : les prix taxés aux consommateurs ont été réduits de 10% alors que la compagnie nationale produisait à perte. Conséquence : les dettes de la JIRAMA ont augmenté de manière exponentielle, et les investissements ont chuté. Ce qui laissait cette compagnie sous la dépendance de la fluctuation de prix du carburant, pour ne pas dire sous le joug des pétroliers.
C’était l’exemple concret de la mauvaise tournure de la politique. Le redressement de la barre s’annonce difficile, très difficile. Il nous faut plusieurs années pour arriver à sortir la JIRAMA du gouffre. Elle nécessite une politique très audacieuse des dirigeants en matière d’énergie. Si la compagnie nationale n’arrive plus à investir, il faut que l’Etat et les partenaires privés arrivent à réduire le faussé. Ira-t-on alors changer de méthode ? Ce sera de plus en plus difficile d’arriver à terme si les travaux entamés seront victimes d’une nouvelle table rase. Il ne faut pas oublier que les travaux en cours d’élaboration de ces derniers temps ne peuvent plus être remis en cause. Faute de quoi, la JIRAMA peut s’effondrer littéralement, sauf si l’Etat revient sur sa décision et procéder à une subvention systématique. Un cas de figure incontournable si l’on ne veut pas que cette compagnie nationale hautement stratégique ne se retrouvera pas sur le marché à puce des sociétés à vendre pour ne pas dire bradée aux étrangers.

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