Point de vue : Pour quelque viande de plus

Pour quelque viande de plus

L’insecurité dans plusieurs régions classées zone rouge continue de défrayer la chronique. Le vol de bovidés est devenu un grave problème. Un très grave problème car c’est l’économie bovine qui est maintenant remise en cause.
En effet , les effets néfastes du vol de bovidés commencent a étre ressentis sur le marché local. La viande de bœuf n’est plus grasse. Encore moins tendre. Cela est du au problème de transport. Les bœufs sont acheminés sur pied des confins de la brousse jusqu’aux tueries des villes et villlages. Dans la Capitale, la viande de bœuf n’est plus de bonne qualité.
Les éléveurs ne cherchent plus la qualité. Il y a des raisons à cela. Les patûrages sont secs et n’apportent pas les vitamines qu’il faut. La sécheresse et le rechauffement climatique a des conséquences négatives sur l’alimentation du bétail. L’autre raison est l’insécurité. Il faut déplacer le bétail fréquemment et la fatigue causée par les efforts fournis et le manque de repos pour ruminer ne favorisent pas une croissance normale. Pire encore, les experts notent une diminution flagrante du nombre de bovidés. Le cheptel bovin se retrécit. En 1960, nous comptions trois bœufs pour un habitant. En 1980, c’est deux bœufs pour un habitant. En 1990 c’est un bœuf pour un habitant. Aujourd’hui, c’est un bœuf pour 3 habitants. Signal d’alarme : d’ici peu l’offre ne suivra plus demande et le résultat sera clair. Tout ce qui est rare est cher. On assiste à une hausse graduelle prix du kilo de viande de bœuf sur le marché local.
Le phénomène dahalo explique ces transhumances forcées et ces déplacements à la hâte. Le ranching ne fait pas partie de la tradition des malgaches. Et l’élévage contemplatif constitue encore le mode de vie de nos éléveurs nomades qui, occcasionnelement, se transforment en dahalo pour agrandir leur parc face à une demande croissante. Pourquoi croissante?
Depuis une decennie sur le plan religio-culturel, la consommation de la viande de porc a baissé au profit de celle de la viande de bœuf et de la viande blanche. La viande de bœuf est devenue plus recherchée.
Il faut donc une politique bovine et ovine réaliste. Moderne pour renouveler le cheptel. Cela ne viendra plus naturellement. L’Etat et les collectivités locales doivent réagir. Rapidement.

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