Pour un modèle économique malgache
Deux milliards de dollars… C’est, selon les estimations, le niveau du basket fund pour Madagascar de la part de ses donateurs. En fait, il s’agit des bailleurs de fonds. C’est-à-dire des tiers qui nous prêtent de l’argent à des taux très réduits et dont le remboursement prend des années avec possibilités d’effacement plus tard.
Cela prête à l’espoir. Bien sûr. Mais le programme d’ajustement structurel, qu’il soit renforcé ou à visage humain, on en connaît les résultats. Certes, la crédibilité acquise a une valeur morale inestimable : le pays est solvable. On peut y faire des affaires. On peut y investir. Les fonds octroyés constituent plus de garanties que des vrais ferments de développement. On connaît les limites d’un programme d’Ajustement quels que soient les qualificatifs. Pourquoi ?
Les retombées sur le social au quotidien ne sont pas évidentes. Nous avons eu des croissances positives en 1989, en 2001, en 2008, mais cela a débouché sur des crises graves. Des crises sociales aux conséquences dévastatrices. Le pays retombe dans le marasme et c’est l’éternel recommencement.
Il faut autre chose que du classique ajustement structurel. Il faut de l’imagination. Du courage et de l’audace. Et, de la part des dirigeants, un vrai sens de l’État pour un réel bon partage des fruits de la croissance. L’Occident a évidemment de l’argent. De la technologie. Mais nous avons vu que le modèle économique occidental n’est pas à l’abri de grande crise. A preuve, rappelez-vous du crash boursier causé par la non-maîtrise des subprimes aux États-Unis.
Madagascar a besoin de cristalliser son propre modèle économique. Ce n’est pas uniquement une vision. Ou un programme. Il inclut les dimensions morales, humaines, culturelles, économiques et politiques.
