Pour un vrai équilibre institutionnel
Le voyage présidentiel à l’extérieur défraie la chronique. C’est une sorte de deuxième rentrée officielle dans la Communauté Internationale après le sommet de l’Union Africaine et l’accueil de bienvenue au sein de la SADC.
Madagascar ne peut pas vivre en autarcie. Et il est complètement faux de prétendre le contraire. Durant la transition, l’ancienne HAT avait diabolisé la Communauté internationale qui a mis sous sanctions près de 102 personnalités ayant participé, de près ou de loin, au coup d’Etat de mars 2009.
Ces sanctions ont été symboliques. En fait, ce fut un moyen de pression pour obliger les protagonistes malgaches à se réunir et à trouver des solutions. Chaque solution avait échoué misérablement. Tout le monde voulait sa part du gâteau. Des politiciens au pouvoir, finalement, s’étaient arrangés de la situation car la Transition leur avait permis de passer outre des règles observées dans un Etat de droit. Et du coup, une catégorie de personnes, ayant soigné sa relation avec les Forces de l’ordre, s’était rapidement enrichie.
Face à ce jeu d’intérêts d’individus, de groupes ou de familles, la Communauté internationale a imposé la feuille de route. Avec un Premier ministre de consensus qu’elle a déjà sinon préparée, du moins suggérée. Les élections ont été, dans un sens, exigées et imposées pour sortir Madagascar de la crise politique.
L’élection de Hery Rajaonarimampianina marque la fin de cette transition en termes administratifs. Mais, la crise politique n’est pas terminée. Les nouvelles donnes ont changé d’envergure. L’ascendance et le charisme du Président de la République seront déterminants pour que l’équilibre institutionnel soit réel. Ce voyage aux Etats-Unis et en France permettrait à la Communauté Internationale de se voir rassurer des intentions du Président malgache. Pour les traduire en aide financière substantielle. Soyons lucides : Madagascar a besoin d’argent de l’extérieur pour relancer l’économie. De beaucoup d’argent même.
