Une cérémonie hautement politique hier : Christine Razanamahasoa mise à l’écart

Une cérémonie hautement politique hier : Christine Razanamahasoa mise à l’écart

La Présidence et la HCC ont invité les Présidents d’institution hier à Ambohidahy.  Sauf  la Présidente de l’Assemblée nationale.  Apparemment, Mme Christine Razanamahasoa a été  délibérément écartée.  La Présidence a montré  de facto qu’elle ne reconnaît pas le bureau permanent de l’Assemblée Nationale.

Cérémonie surprise. Journée  hautement politique.  D’abord, un regard sur le communiqué officiel de la Présidence de la République concernant la cérémonie de prestation de serment des 3  nouveaux Hauts Conseillers, nommés par Hery Rajaonarimampianina. Voici  un extrait qui dit tout entre les lignes.
«Cette cérémonie solennelle s’est déroulée ce mercredi 12 mars 2014 à 15h30 à Ambohidahy, en présence du Premier Ministre Jean Omer Beriziky, des membres du Gouvernement, des représentants de la Communauté Internationale. Les présidents de la CENI-T, Atallah Béatrice, du CMDN, le Gal Ranto Rabarisoa et du FFM, le Gal Charles Rabotoarison, étaient également présents ainsi que Mme Ratsivalaka Michelle et Razafimahatratra Christian Daniel, la doyenne et le benjamin élus à l’Assemblée Nationale.
A l’issue de la cérémonie et suite aux questions posées par les journalistes, le Président de la République a souligné que durant son absence, le Premier Ministre Jean Omer Beriziky et son Gouvernement assureront la conduite des affaires de l’Etat». Fin de citation.
Première analyse.  Au-delà de la cérémonie organisée au pied levé (il  a pris de court  tout le monde),  l’autre  grande information est l’absence de Mme Christine Razanamahasoa, en tant que présidente  de l’Assemblée Nationale.
– Hypothèse A  : contrairement aux autres Présidents d’Institution, elle n’était pas invitée.
– Hypothèse  B  :  la Présidence et la HCC ne reconnaissent pas  le bureau permanent de l’Assemblée nationale. Et cela est d’autant plus vrai que l’Assemblée nationale a été représentée hier à  Ambohidahy  par la doyenne et le benjamin des députés élus.
Deuxième analyse. La  prestation de serment permettra à la nouvelle Haute Cour Constitutionnelle de fonctionner normalement.  Un nouveau rapport de forces vient d’être établi. On peut s’attendre,  dans les prochains jours, à une décision de la cette Cour mettant en cause la constitutionnalité des textes réglementaires de base  sur lesquels  les membres du bureau permanent de l’Assemblée Nationale ont été élus et mis en place.

LE NOUVEAU PM  APRES LE RETOUR AU PAYS  DU PRM

Troisième analyse. Le Président de la République, avant son départ pour les Etats-Unis et la France,  continue sa politique de reprise en main progressive de la situation. Nous sommes dans une sorte de  période transitoire, marquée par le remplacement des hommes de son prédécesseur. En tout cas,  le Chef de l’Etat, pour des  principes  politiques  et d’éthique et non de personne ou de genre,  croit-on savoir,   ne semble pas disposé  à accepter que  la Présidence de l’Assemblée nationale soit confiée à une personnalité trop  et très proche d’Andry  Rajoelina.
Quatrième analyse. Pas de nomination de Premier ministre. La maison sera confiée à Omer Beriziky, confirmé dans son rôle de PM intérimaire, mais plénipotentiaire durant l’absence du Président de la République. Du coup, nous n’avons plus un  gouvernement  démissionnaire, mais un gouvernement sortant. Le débat sur la nomination du nouveau Premier ministre  reprendra après le retour au pays du Président de la République. On pense que la raison est simple : pourquoi  vouloir chercher loin, il a  sous la main, Omer Beriziky et son gouvernement sortant qui lui  obéissent au quart de tour.  Il peut attendre que l’Assemblée nationale reparte sur de nouvelles bases.  Et que la nouvelle majorité  puisse présenter  le Premier ministre. Et cette fois-ci, en  accord tacite préalable avec  le Président de la République.
On attend la réaction du MAPAR.  Il y en aura, certainement. Mais comme le contrôle de l’Exécutif lui échappe totalement, l’unité de cette plateforme est mise à l’épreuve.  Les organes clés lui échappent,  justement : la HCC, le gouvernement intérimaire,  la communication officielle, le ministère de la Justice  qui  passe sous la direction du Premier ministre (Omer Beriziky prend également sa petite revanche. Lui à qui on a mis des bâtons dans les roues comme sous la transition…).  Les députés du  MAPAR et ceux du GPS   commencent à sentir sinon le roussi, du moins le vent qui  commence à tourner en leur défaveur depuis que leur patron a changé de nom et de nom de famille… politique.  La PMP, elle, se frotte les mains…

E.A

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