Pouvoir, es-tu là ?
Une folle rumeur a circulé durant le week-end : des groupes armés auraient été sur le point de prendre le contrôle des Palais de Mahazoarivo et d’Ambohitsorohitra. Décidément, dans quelle époque vivent ces personnes qui rêvent de prendre le pouvoir par la force ? Non seulement, la Communauté internationale ne sera d’accord et aucune reconnaisance n’est possible. Mais, surtout, la population en a ras-le-bol de ces émeutes qui, finalement, ne profitent qu’à une poignée de privilégiés opportunistes. A coup sûr, elle ne marchera pas. Et cela ne marchera jamais dans les conditions actuelles. A moins de recourir à des sicaires étrangers.
Evidemment, l’incendie survenu au Palais présidentiel d’Ambohitsorohitra a été largement commenté dans les salons et dans les chaumières. Incident pour les uns, acte criminel pour les autres… En attendant les conclusions officielles de l’enquête, on glose sur la grande réunion des forces vives qui pourrait avoir lieu le 14 octobre. 14 octobre étant l’anniversaire de la Première République.
La qualité de vie, le haut niveau de la sécurité et la place de Madagascar en Afrique et dans l’Océan Indien constituent des références en parlant de 1ère République. La génération actuelle n’a pas connu cette période faste même si en politique, les accords de coopération ont mis Madagascar sous le contrôle économique et financier de la France, ancienne puissance coloniale.
Selon certains historiens, le mouvement de mai 1972 était allé au-delà de ce qui a été prévu initialement, la démocratisation de l’enseignement fut noyautée par la classe politique. La révolution avait tiré le pays vers le bas. Et depuis, nous sommes confrontés à des crises politiques cycliques. Avec, comme toile de fond, la pauvreté qui frappe les 80% de la population malgache. Autrement dit, les 20% de la richesse nationale sont entre les mains d’une minorité, souvent issue de la classe politique dirigeante.
Le système est tel que ceux qui sont au pouvoir s’y accrochent, car ce pouvoir leur plaît. Ils en sont presque drogués. La religion, c’est l’opium du peuple, le pouvoir c’est la cocaïne des dirigeants. On comprend pourquoi les rumeurs de coup d’Etat n’en finissent jamais, dans ces conditions.
