Point de vue : Quand la météo s’en mêle

Quand la météo s’en mêle

De mémoire de tananarivien, jamais un orage d’une telle violence ne s’était abattu sur la capitale. Pluie, grêle, et des vents tourbillonnants semaient la panique dans les foyers où chacun priait pour qu’ils n’enlèvent la toiture ou ne fassent tomber les arbres ou les poteaux électriques. Le bilan chiffré n’est pas encore connu mais le secteur publicitaire aurait été le plus touché avec ces plusieurs dizaines de panneaux qui n’ont pas résisté à la force des vents. Le spectacle est désolant à Ambodivona, Antanimena, à Anosizato et dans d’autres endroits de la capitale à la vue des grandes affiches éventrées ou des panneaux géants qui gisaient au sol, sans faire de victimes, heureusement.
Si en 2015, l’on se souviendrait de ces déluges qui ont provoqué des éboulements et des glissements de terrain, des effondrements de maison, en 2016, chacun aura dans la mémoire le grondement des vents et des coups de tonnerre ressemblant, parfois,  à des coups de canon. Un tel déchaînement n’ pas été prévu par la météo qui a néanmoins donné l’explication du changement climatique et des effets d’El Nino, ce réchauffement anormal des océans qui provoque un dérèglement du temps qu’il fait sur le littoral et à l’intérieur des terres.
Au moins, les festivités rentrant dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la femme ont été épargnées. Comme dit un proverbe bien malgache, « lanonam-pahavaratra ka ny maraina ihany no izy » (mieux vaut tenir dans la matinée les fêtes qui doivent se dérouler en été), tout a été programmé dans la matinée sauf pour les événements qui devaient se tenir dans un endroit couvert. Une météo capricieuse est d’ailleurs une des raisons qui font que les élections doivent se tenir en saison sèche. Mardi 8 mars, pratiquement toutes les régions des hautes terres ont essuyé de violents orages provoquant des crues comme à Fianarantsoa où les bas quartiers de la ville étaient inondés dans l’après midi, après de fortes pluies.
Il est peut-être temps pour les responsables de voir de près les systèmes d’évacuation des eaux de toutes les grandes villes malgaches. A Antananarivo, hormis la création des lacs des Marais Masay, prévus pour être un grand déversoir de la capitale, rien n’a été fait pour améliorer  les canaux d’évacuation qui datent pour la plupart de la première moitié du 20è siècle, sous la colonisation. Et pourtant, d’aucuns n’ignorent les effets néfastes de l’eau sur les infrastructures, notamment routières. Si les routes de la capitale sont si mauvaises à longueur d’année… c’est à cause de l’eau et de la pluie.

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