Point de vue : Quand une erreur de communication fait le tollé

Quand une erreur  de communication fait le tollé

Les cas de vindicte populaire font de Madagascar un pays fragile en matière de respect des droits humains, pire, un pays de non-droit… Des fois, les propos sont virulents de la part des opposants, mais les dirigeants doivent mettre les bouchées doubles pour remédier à ce phénomène. En somme, c’est la confiance en la Justice qui est remise en question. Le cas de Befandriana-Nord est sans précédent. Des agents de la Police deviennent victimes de ces justices populaires, parfois gratuites. Mais la déclaration du ministre de la Sécurité Intérieure soulève le tollé dans le monde de la Justice. Accuser un aliéné d’être le pyromane qui a provoqué ces incendies ayant ravagé une centaine de maisons, n’était pas une bonne idée et était loin de convaincre l’opinion publique. Il a fallu que le gouvernement, sur ordre du Président de la République, mette en place une commission mixte d’enquête pour faire la lumière sur ce sujet. Y avait-il réellement une vengeance policière ? Qui en avaient été les responsables ? Seuls les résultats de l’enquête pourront fournir la réponse à ces questions. Les ordres sont clairs, pas de pitié pour les auteurs de tels actes… Qui que soit l’auteur, les sanctions infligées seront sévères, très sévères, annonce-t-on.
Le chantier s’annonce vaste pour remédier à ce sentiment de non-confiance en la Justice. Plusieurs projets, soutenus par les partenaires internationaux de Madagascar, sont en chantier. Des lois visant à assurer la bonne marche de l’administration judiciaire ont été publiées. Mais, où se trouve la faille ? Les uns disent que c’est la corruption qui en est la source, les autres avancent que c’est la structure existante qui est archaïque. Les critiques fusent de partout. La situation empire de plus en plus. N’est-il pas temps pour chaque acteur de faire un examen de conscience afin de renverser les vapeurs ? Les magistrats, les forces de l’ordre, les avocats, les huissiers… Tout ce petit monde de la Justice est appelé à la réflexion pour remédier à ce problème qui, avouons-le, remet en cause les valeurs malgaches et celles de la religion. Le peuple malgache est réputé être croyant et, principalement, chrétien.
Quoi qu’il en soit, les politiciens, les élus, les responsables d’Administration locale ont certainement leur rôle à jouer, de manière directe ou indirecte, dans ces dossiers. Eux aussi, ils ont intérêt à se demander le « pourquoi » de ce phénomène qui effrite l’éducation de notre peuple

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