Point de vue : Quel avenir pour le football malgache ?

Alors que les amoureux du ballon rond ont semblé avoir trouvé leur Messie, celui capable de porter haut les flambeaux de cette discipline, Nicolas Dupuis a soudainement été démis de ses fonctions de sélectionneur de Madagascar par la Fédération malgache de football pour d’éventuelles « fautes professionnelles ». Il devrait être remplacé par l’ancien joueur du Paris-Saint-Germain, Éric Rabesandratana.
Après 5 années passées à la tête de la sélection nationale, Nicolas Dupuis avait fait ses preuves en offrant notamment au pays sa première participation à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2019. Il avait réalisé l’exploit de qualifier son équipe pour les 8ème de finale de la compétition avant de s’incliner en quarts de finale contre la Tunisie. Les Barea avaient alors fait sensation. L’Yzeurien avait fait rêver toute une Nation. Pour une fois le foot malgache etait en pôle position sur le plan international. L’échec de notre qualification à la CAN 2022 au Cameroun aurait visiblement déplu. Les critiques ont fusé de partout. Mais que « celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre » dit-on.
Alors que le football malgache est en proie aux controverses, à commencer par la gestion des affaires internes au niveau de la Fédération même, Nicolas Dupuis avait réussi à conquérir les cœurs à travers ses engagements sociaux et sa détermination à promouvoir la discipline, en piochant notamment dans les « taninketsa » locaux dans le but d’y dénicher des pépites. Mais il faut bien reconnaître que recourir régulièrement aux services d’expatriés dérange certains Malgaches par excès de fierté nationale.
Nicolas Dupuis est persuadé que Madagascar regorge de ressources, notamment humaine, et que ce ne sont pas les talents qui manquent, que les héritiers de Maradona sont quelque part sous nos yeux, tapis dans l’ombre, qui n’attendent que l’opportunité se présente pour briller et redorer le blason du foot malgache. Le départ du sélectionneur « vazaha », le dénicheur de talents, annonce la fin d’une époque.
De l’avis des observateurs, son successeur a particulièrement intérêt à conserver les acquis et poursuivre les projets entamés afin de donner leurs chances aux « petits prodiges ». Ceux qui ont grandi dans les quartiers, parfois défavorisés, et qui souhaitent s’engager sur les pas de leurs ainés, les Carolus et autre Faneva Imà, qui ont su ouvrir les portes des clubs internationaux.

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