Point de vue : Rien qu’un mauvais choix de système

Rien qu’un mauvais choix de système

La session parlementaire extraordinaire  a commencé dans une ambiance devenue habituelle. Tout ne semble pas serein. Le Mémorandum de responsabilité ne fait pas l’unanimité dans le fond et dans la forme. Au bout du compte, une attendue nouvelle majorité est devenue introuvable. Il  est évident que les résultats des dernières élections communales et municipales ont  impacté l’échiquier politique.  Et quoiqu’on dise, par rapport à ces résultats, le rapport de forces n’est plus le même, notamment, au sein du gouvernement.
Madagascar a besoin de stabilité. C’est important. De nouvelles crises institutionnelles risquent de porter un coup fatal à une reconstruction encore vacillante. Pire, le pays est incapable d’imposer des règles de normalité en matière de gouvernance. C’est le cas de la passation de service entre des maires sortants ou les PDS et des maires entrants. Ce qui se passe dans la Capitale est flagrant. Incroyable même. Une sorte de cache-cache, frisant le bras de fer, se joue entre Lalao Ravalomanana et le PDS. Ce qui paraît simple et normal est rendu complexe et compliqué.
Mais tout cela repose sur une chose : le jeu d’intérêt. Le régime a laissé échapper les grandes communes stratégiques. Quelles que soient ses explications, il a perdu politiquement des villes, centres de décisions économiques et politiques. Bien sûr, on peut concéder que le HVM, qui dispose de la majorité des communes, peut prétendre  partir du bon pied pour les sénatoriales. Mais rien n’est jamais simple tant que le principe de géométrie variable gère la pratique politique malgache. En règle générale, c’est ce principe qui tue la normalité et le vote impératif. Moralité : on n’est jamais sûr de rien. Hery Rajaonarimampianina a su à ses dépens que les amis qu’il a appuyés ont retourné leur veste en un tournemain lors de la requête de déchéance.
Madagascar a besoin de stabilité. C’est indéniable. Mais chacun, en homme de pouvoir, aimerait que cette stabilité aille dans le sens de ses intérêts et de son business. Tant que les normalités républicaines ne sont pas observées à la lettre, la bataille  du développement ne sera jamais gagnée. Madagascar fabriquera, à travers les systèmes de gouvernance actuelle, des nouveaux riches. Mais le pays restera traditionnellement pauvre. Non, ce n’est pas une malédiction, c’est une question de mauvais choix de système de gouvernance et de comportement vis-à-vis de la population profonde et travailleuse.

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.