Point de vue : Rompre le cycle de la crise

Le pays a connu depuis hier son premier tournant en termes de consolidation de la démocratie suivant les principes républicains. Passation de service entre un Président sortant et un chef d’Etat intérimaire : c’est une première dans notre pays sans qu’il y ait un acte extralégal ou extraconstitutionnel. Le premier fut en 1972, lorsque le Président Tsiranana a transmis le pouvoir au Général Gabriel Ramanantsoa. Un acte qui n’était pas mentionné par la Constitution de l’époque. Le second datait de 1996 entre le chef de l’Etat, Norbert Lala Ratsirahonana qui assurait la continuité de l’Etat à l’époque et le Président entrant, Didier Ratsiraka qui venait d’être élu à la tête du pays après l’empêchement effectué par le Président Zafy. Toutefois, durant les régimes qui se sont succédés, notamment en 1991, 2002, 2009, le pays a toujours connu des changements de régime douloureux et le processus électoral a souvent été miné par des troubles politiques majeurs.
Plusieurs acteurs ont été co-responsables de ces troubles. Les acteurs politiques, certes, ne sont pas pour autant innocents. Ces mêmes politiciens qui sont présents dans les arcanes politiques de nos jours. Certains sont d’ailleurs candidats au prochain scrutin présidentiel. Sauront-ils se racheter et démontrer leur respect de la loi et de la démocratie ? La crainte est palpable vu leurs antécédents et leurs agissements antérieurs. Des gens se rappellent, d’autres font semblant d’ignorer. Comme s’ils prenaient leurs concitoyens comme des amnésiques.
Jusque là, ces politiciens véreux n’ont pas essayé de concourir à l’instauration de la paix et de la stabilité dans le pays. L’histoire l’a témoigné cette année 2018. Une année riche en gesticulations politiques d’une part mais heureusement riche en consolidation de la démocratie d’autre part. L’avenir du pays est désormais entre les mains de ces hommes politiques. A tout moment ils peuvent provoquer la haine, comme ils peuvent soutenir la paix. L’économie du pays, encore fragile, et la situation sociale encore délicate, sont prises en otage. Mais jusqu’à quand le pays va-t-il vivre la même histoire ? Espérons que le cercle de la récidive est rompu à jamais.

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