Session ordinaire et enjeux
Le Fait marquant du mois reste, évidemment, l’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée Nationale. Il y eut la session extraordinaire sur la nouvelle CENI. La loi est votée. Et on attend la nomination des nouveaux membres. Avec une grande question somme toute légitime. Qui est habilité à organiser les communales partielles ? La CENIT avait assuré qu’elle gardait la main. Mais, sur le plan des textes, a-t-elle encore la légalité du moment, ou les députés ont adopté la loi qui la remplace ?
Sur le plan politique, le vote de la nouvelle CENI semble conforter l’Exécutif en quête d’une nouvelle majorité parlementaire sur laquelle elle peut compter. Le vote a fait émerger une majorité confortable en termes de chiffres. Le PRM avait exprimé aux journalistes son optimisme en réponse à une question sur le Mémorandum de stabilité qui, selon lui, est déjà en marche depuis le vote de la CENI.
D’autres leaders politiques, proches de l’Opposition, eux, estiment que ce vote ne signifie pas naissance d’une majorité. Ce fut un vote utile uniquement car il y a urgence. La majorité était née, en quelque sorte, d’une nécessité nationale. Elle n’est pas, d’après eux, acquise. Car pour cela, il faut des négociations politiques sérieuses. Avec des conditions claires sans être forcément nettes.
Les rumeurs d’un remaniement gouvernemental reviennent avec force. Et en politique, une rumeur a un fond de vérité. Il paraît donc que la majorité qui a voté la nouvelle CENI aurait fait savoir qu’elle souhaitait une correction de la composition du gouvernement. Voire, même, un nouveau gouvernement. Au sortir d’une grande élection, comme les communales et les municipales, il est normal qu’un remaniement ait lieu. Tout dépend de l’appréciation du Président de la République qui, jusqu’ici, s’est gardé de donner des signes allant dans ce sens. Mais, entre les coulisses et autres officines et le visible, il y a toujours de grands déphasages et ce sont des déphasages voulus, généralement.
On attend donc le comportement des députés durant cette session ordinaire.
