Point de vue : Tana sous les eaux

Tana sous les eaux

La pluie a surpris tout le monde samedi. De grosses pluies qui ont montré que la capitale, une fois encore, sera soumise à rude épreuve pour cette saison. Même si la Commune a essayé tant bien que mal de se prémunir de la montée des eaux dans le centre ville, le peu qui a été fait a montré que le combat sera de longue haleine et que la participation de la population est nécessaire si on veut que des désastres comme ceux de l’année dernière ne se reproduisent.
Le curage des canaux ceinturant la ville n’a pas suffi. Les dalles sensées draîner les eaux de pluie sont toutes obstuées par diverses immondices, allant des ordures aux bouteilles et sachets en plastique. Il suffit de regarder sous les ponts où passe le canal Andriantany pour se rendre compte que c’est la population elle-même qui est, en partie, responsable de ce qui lui arrive. Et le comble, quand les responsables annoncent les mesures qui s’i mposent, ce sont les concernés eux-mêmes qui sont les premiers à s’y opposer.
Besarety, Behoririka, Anosy, les 67 Ha, Isotry et ses environs et certains quartiers de la haute ville ont subi de plein fouet les colères de Dame nature. Inondations, effondrement, incendies, coupure de l’eau et de l’électricité, tout ce que peut occasionner une pluie violente a été vu samedi. Et pourtant, nous n’en sommes qu’au début de la saison. Que va-t-il advenir de la capitale dans les mois qui viennent ?
Devra-t-on toujours en vouloir aux services municipaux et à l’Etat quand l’incivisme atteint les sommets et quand la pauvreté devient un prétexte pour refuser toute idée de rénovation ? Nous sommes prestes à parler de nos souffrances mais sommes réfractaires à toutes les propositions qui touchent à notre petit intérêt.
La saison des pluies ne fait que commencer. L’Etat et la Commune ont le devoir de sauver ce qui peut encore l’être car dans les mois qui viennent, Tana risque de sombrer sous les eaux. La première chose à faire est de responsabiliser la population. Et pour cela, il faut que les autorités montrent leur cohésion et mettent au placard leurs dissensions. Car nous n’avons qu’une seule capitale et elle s’appelle Antananarivo. Là ou tout se fait et se défait…

Imprimer Imprimer

Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.