Point de vue : Terrorisme psychologique

 Terrorisme psychologique

La manifestation que l’AFP a tenté d’organiser sur la Place du 13 mai n’a été qu’un pétard mouillé. Inférieurs en nombre, les manifestants n’ont pas osé s’aventurer plus loin que l’Hôtel Glacier vers la mi-journée et ont accepté de rebrousser chemin sans même avoir engagé les sempiternelles négociations pour pouvoir accéder à la Place du 13 mai qu’ils ont désignée plusieurs jours à l’avance.
Ce qui s’était passé hier à Analakely et les jours d’avant ne sont autres que du terrorisme psychologique. Que ce soit de la part des forces de l’ordre qui ont donné une importance qu’elle n’a pas au mouvement, et de la part des leaders del’AFP qui ont encore déclaré la veille qu’ils ne reculeront pas devant l’armada de l’Emmoreg. Ils sont pourtant les premiers à déguerpir dès que l’ordre de la charge a été donné.
L’AFP n’est pas la première entité à vouloir descendre dans la rue pour se faire entendre. L’échec de leurs prédecesseurs aurait du leur servir de leçon. Au lieu de cela, ils ont multiplié les déclarations fracassantes, les promesses de soutien, de la venue de milliers de crève-la-faim des bas-quartiers et des déçus du régime qui sont peut-être nombreux mais qui ne sont pas convaincus de la personnalité des leaders. Et ils ont raison car ils avaient effectivement affaire à des lâches.
Mercredi, les responsabales de la sécurité de la Région Analamanga ont mis de l’huile sur le feu en annoncant que la menace de débordements est réélle. D’autres sources militaires ont même révélé que des armes ont été distribuées et que la situation est explosive. Jeudi, la psychose a gagné la ville car tout le monde se demandait ce qui allait se passer le lendemain. Le consulat de France, lui-même, a conseillé aux ressortissants français de ne pas emprunter le centre-ville, hier. Dans beaucoup de foyers, c’était l’angoisse, la peur et des questions existencielles sur la fatalité qui frappe les Malgaches.
D’autres plateformes ont annoncé jeudi procéder de la même manière pour chasser Hery Rajaonarimampianina de son poste. Malheureusement, pour la plupart, ils ont les yeux plus gros que le ventre. Formées de personnalités héréroclites venant de divers horizons qui ont déjà occupé des postes importants dans les régimes précédents, ces plateformes n’ont pas de réélles bases politiques et comptent uniquement sur la grogne populaire. Des coquilles vides qui se contentent de dénoncer les dérives actuelles et incapables de proposer autre chose que la descente dans la rue pour parvenir à leur fin. Une fin qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en approche…

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