Point de vue : Un assainissement voué à l’échec

Un assainissement voué à l’échec

La CUA dirigée par la Maire Lalao Ravalomanana est en train de perdre un de ses paris, celui d’assainir la capitale, notamment en la débarrassant des marchands ambulants qui occupent le centre ville, Behoririka, Soarano, Analakely et Tsaralalana. Depuis le début, ni les propositions à l’amiable ni la manière violente n’ont réussi à faire quitter ces marchands à la sauvette de leur lieu de prédilection.
La municipalité, même si elle a d’autres solutions que les chassés-croisés quotidiens entre les membres de la Police municipale et les marchands, n’a pas les moyens pour les mettre en œuvre. Ses ressources sont limitées et les subventions n’arrivent que parcimonieusement.
De là à dire que c’est l’Etat lui-même qui ne veut pas que l’équipe de la Maire réussisse, il n’y a qu’un pas. Nous sommes à quelques jours du sommet de la Francophonie. Nous savons que le gouvernement s’attelle aux préparatifs pour l’accueillir au mieux. Les sites ont été construits et leur environnement immédiat a été embelli. Antananarivo, en tant que capitale hôte du sommet devrait avoir bénéficié, au moins, du soutien du gouvernement pour pouvoir, sinon redorer son blason, du moins dissimuler ses plaies.
Malheureusement, la mauvaise pratique politique à laquelle nous sommes habitués est passée par là. Car la maire se nomme Ravalomanana. La réussite de cette dame à la tête de la capitale pourrait handicaper ceux qui veulent se présenter aux prochaines élections si son époux se présente. L’amalgame se fait facilement.
Mercredi, une escouade militaire a fait irruption à l’Hôtel de ville car un des siens a été, semble-t-il, molesté par les agents de la Police municipale. Celui-ci a du protéger son épouse, une marchande à la sauvette,  dont les marchandises ont été retirées de force par les agents municipaux dans le cadre de l’assainissement. Pour l’opinion, la question se pose : les militaires seraient-ils du côté des hors-la loi ? Et si la Commune, dans le cadre de sa lutte quotidienne contre l’envahissement des marchands ambulants fait appel à l’Armée, serait-elle entendue ?

Bref, la CUA doit batailler seule. Elle ne peut espérer aucun soutien de l’Etat qui serait ravi que le mandat de la maire se solde par un échec.

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