Un nouveau départ
Madagascar, pour la énième fois, tente de repartir de l’avant. La crise qui a duré presque 5 ans a mis le pays à genoux et a enfoncé l’économie, rendant la vie quotidienne des gens plus difficile et l’espoir d’un lendemain meilleur, quasi nul.
Les élections sont terminées, du moins pour l’essentiel, avec les présidentielles et les législatives. Nous avons donc un président, un premier ministre, une assemblée nationale et dans les prochains jours, un gouvernement. De quoi faire redémarrer le pays. Seulement, l’attente de la nomination du Premier ministre a été longue, trop longue pour certains dont l’enthousiasme a été freinée, la résignation prenant la place de l’optimisme des premiers jours.
L’on attend donc la formation du gouvernement et les premières mesures du Premier ministre. Elles détermineront l’avenir du nouveau régime. Tout est prioritaire dans ce pays où rien n’allait plus. Avec la corruption, la gabegie un peu partout, l’anarchie qui est le reflet de la déliquescence du pouvoir, les trafics en tout genre… la tâche est rude. Mais il suffit de peu, de très peu pour rétablir la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. A titre d’exemple, si le ministre des transports réussit à éradiquer les attaques contre les taxis-brousse sur les routes nationales et le ministre de l’Energie à supprimer les délestages, ils auront l’adhésion de la population.
Bref, il appartient au prochain gouvernement de définir ce qui est prioritaire et ce qui est urgent. A quoi bon construire une centrale nucléaire si nous avons des fleuves pour des barrages hydro électriques ? A quoi bon une autoroute entre Tana et Toamasina si la Route Nationale entre Maroantsetra et Soanierana Ivongo n’est praticable à aucun moment de l’année ? Ceci dit, il nous faut aussi éviter le nivellement par le bas. Nous sommes dans un monde en perpétuelle évolution, à nous de savoir s’y adapter. Le populisme a été le cheval de bataille des régimes précédents et c’est ce qui les a perdus, d’une part, mais c’est ce qui a mis également le pays dans cette situation de précarité, d’autre part. Il faut y penser si nous ne voulons pas rater ce nouveau départ.