Point de vue : Un ralentissement inquiétant

Le processus de développement du pays est sérieusement au ralenti. La crise de la Covid-19 a empiré la situation alors que le Plan Emergence Madagascar (PEM) n’a toujours pas émergé des profondeurs. Transformée en partie en plan Marshall, aucun démarrage n’est jusqu’ici observé. Des indicateurs qui annoncent que l’année 2020 ne sera pas celle du développement, mais plutôt celle de l’urgence sanitaire.
A ce jour, le taux de décaissement des aides internationales au profit de Madagascar est évalué à 25%. Un taux assez faible compte tenu de l’urgence de la situation et des priorités du gouvernement. Plusieurs projets sont suspendus depuis le mois de mars pour raisons sanitaires d’une part, et pour raisons financières, d’autre part. Il s’agit notamment des grands projets d’infrastructures et des projets socio-économiques.
La tenue du dialogue politique des gouvernants avec les représentants diplomatiques des pays de l’Union Européenne permettra sans doute de reprendre, puis d’accélérer ces projets laissés en suspens. Ceci demande une meilleure anticipation des responsables de l’Etat et de leur capacité de négociation et de persuasion. C’est dire le rôle-clé qu’auront à jouer le ministre de l’Economie et des Finances ainsi que le ministre des Affaires Etrangères. Autrement, c’est tout simplement l’avenir de Madagascar qui sera incertain pour les 3 prochaines années.
Il faut tout de même reconnaître que le gouvernement a passé plus de 16 mois sans qu’un plan de développement validé par les partenaires techniques et financiers internationaux n’ait été publié. Ce qui signifie que l’équipe gouvernementale n’arrive pas à suivre le rythme du… TGV.

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