Le secteur industriel pour les produits destinés au marché local peine à s’imposer. Bon nombre d’unités de production sont au bord de la faillite tandis que d’autres ont fermé en raison de la crise économique liée à la pandémie. Mais pour ceux qui ont pu sortir de ce marasme, des contraintes existent et persistent.
Le problème de l’énergie à Madagascar constitue un handicap réel. De grosses unités de production sont obligées de s’alimenter en électricité par leurs propres moyens afin de se prémunir des fréquentes coupures. Se doter d’un groupe électrogène alimenté en carburant devient un surcout non négligeable dans le prix de revient.
L’importation d’intrants est un autre problème pour les industriels. À l’exemple de la production de savon, la soude caustique nécessaire au processus de saponification doit être importée. Après acquittement des droits de douane, de la TVA et de la taxe d’importation, les savonneries locales ne sont plus concurrentielles face au savon importé. Au final, ils se contentent tout simplement de transformer des produits semi-finis et de les commercialiser. L’espoir de produire localement avec une forte valeur ajoutée tend à diminuer au fil des ans.
L’insuffisance de main d’œuvre qualifiée est également un handicap pour le développement industriel. Ce manque de ressources humaines de qualité fait de Madagascar une des destinations boudées par les gros investisseurs internationaux. C’était d’ailleurs le cas lorsque le projet Ambatovy avait importé de la main d’œuvre depuis les Philippines et l’Afrique du Sud pour construire son unité de production.
Faire de Madagascar une destination industrielle est le rêve de tous les décideurs du pays. Une population jeune, des surfaces cultivables immenses, des ressources minières, maritimes et naturelles abondantes, sont des atouts du pays qui ne sont pas exploités à sa juste valeur. Pour nourrir les 25 millions de malgaches, il faut avoir une VRAIE volonté politique et se donner les moyens. Industrialiser à outrance est le let motif actuel. Banco ! Les industriels sont prêts à relever le défi, mais que l’Etat assume…
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