Point de vue : Une identité sociale et culturelle
L’atelier sur l’insécurité et l’application du DINA tenu à Ambovombe a connu un écho favorable dans le sud de Madagascar. Ce fut une première et on croit savoir que ce ne sera pas la dernière en tout cas. Pour résoudre l’insécurité, il faut aller à la source, chercher sur le terrain la compréhension et la solution. L’insécurité a une dimension sociale et culturelle.
Un groupe de voleurs vient logiquement du terroir. Un bandit est forcément issu d’une famille. Il a obligatoirement des parents, des frères et des sœurs, des cousins et des cousines, des tantes et des oncles. Il a son fokontany d’origine. Sa région. Il vient nécessairement d’un milieu. Autrement dit, un voleur a une identité sociale et une histoire culturelle.
Cette lutte devra être menée de manière à ce qu’elle associe tout le monde sans exception. Pour les experts, c’est une stratégie de proximité qui est vulgarisée pour le commun des policiers ou des gendarmes, ce sont les informateurs et les « balances » qui seront insérés dans le circuit légal…
Pauvreté, chômage et insécurité sont liés. Cette interdépendance n’est pas automatique. On a vu des criminels issus de familles aisées. Ou encore occupant un rang élevé au sein de la société. Les patrons dans le trafic des bois de rose ou de pierres précieuses ne sont pas des illettrés. Ils connaissent le marché mondial de l’or, du saphir, du bois de rose. Les grands trafics associés au blanchiment d’argent sont contrôlés par des hommes puissants financièrement et politiquement. Voila pourquoi, ceux qui ont côtoyé de près ou de loin les trafiquants de la transition, ne seront pas automatiquement blanchis aux yeux de l’opinion.
Hery Rajaonarimampianina et Kolo Roger ont besoin d’un ou de deux grands coups d’éclat pour rassurer l’opinion de leur volonté de rompre avec le passé récent. Ce sera difficile. Mais pas impossible. Cela demande du courage politique