Point de vue : Une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption? Pourquoi pas

Une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption?  Pourquoi pas 

Une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption est officiellement de rigueur. Après une décennie de lutte et, reconnaissons-le, pas du tout infernale contre cette mauvaise pratique, on se donne un autre texte. Peut-être plus incisif, plus prompt à tirer sur la gâchette. Bref, plus efficace. Le bilan du BIANCO est placé sous le signe du « peut mieux faire ».
En fait, au bout de ces années où le slogan est plus connu que l’identité des personnes incriminées, on constate que la corruption n’a pas cédé du terrain. Dans quelques cas, elle s’est même aggravée. La crise de 2009 n’a pas facilité la tache du BIANCO. Et pire encore, au lieu de reculer, la pratique semble s’enraciner pour faire partie du décorum.
Comment lutter contre une habitude ? La corruption a la qualité du caméléon. Elle se fond facilement dans le paysage. Mais les résultats sont dévastateurs sur le plan économique et financier. Les investisseurs sont obligés d’inclure dans leurs plans financiers les pourcentages, les commissions et les pots de vin. Les départements censés être les bastions de la lutte contre la corruption sont contaminés par la maladie. C’est le cas de la Justice, de la Sécurité, de l’Education…
A chacun son métier et les vaches sont bien gardées. Cette nouvelle stratégie devrait définir réellement les fonctions et le rôle de chaque maillon de la chaîne anti-corruption. Auparavant, les enquêteurs se plaignaient de ce qui se passait en aval. Et vice-versa, les juges se plaignaient de ce qui se passait en amont. Toutes les anomalies devraient être corrigées. Et l’organisme chargé de lutter contre la corruption ne devrait plus se complaire dans l’opacité dès qu’il s’agit de grosses prises et de gros poissons. On ne peut pas éradiquer ce fléau sans jouer la transparence. A fond.
Maintenant, il est question d’éducation et de prévention. Non seulement, il faut avoir le courage de dénoncer. Mais il faut aussi avoir l’audace de changer. En somme, la lutte contre la corruption est avant tout un engagement en faveur de ce qui est juste.

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