Point de vue : Vers un contrôle total du système politique

Plus que quelques semaines pour que les partis politiques de la majorité présidentielle puissent boucler la boucle. Une majorité au Sénat confirmera l’hégémonie de l’IRD dans le système politique du pays. Forte de plus de 80 députés à l’Assemblée nationale, cette plate forme politique proche du président Rajoelina est sur le point de gagner la bataille finale. En effet, aucun parti politique opposant au régime n’a présenté officiellement de candidats aux sénatoriales du 11 décembre. Il n’y aura que des candidats de l’IRD, du MMM et des indépendants. Des têtes qui sont toutes proches du pouvoir.
L’opposition a-t-elle fait un faux pas dans cette stratégie de « boycott » ? Elle a préféré prendre une position radicale lorsque le Leader Fanilo, le MTS ou le Monima l’ont rejointe. Des partis avec des bases solides qui ont pris part à tous les scrutins depuis 2006. Motif avancé pour cette plate-forme de l’opposition: irrégularité du processus électoral. Une interprétation qui n’est pas partagée par les juges constitutionnels qui à leur tour ont validé le processus en cours. En tout cas, cette opposition semble être sonnée face à cette détermination de l’exécutif à organiser les sénatoriales. Une opposition qui se veut jusqu’ici être garant du respect de l’Etat de droit et confirme par son silence le respect de la décision des juges constitutionnels de la HCC.
Aux yeux de certains observateurs, il y a un déséquilibre dans ce processus bien éloigné de l’inclusivité prônée dans la feuille de route de sortie de crise de 2011. Les partenaires internationaux de Madagascar ont essayé à plusieurs reprises de convaincre les opposants à participer à ces sénatoriales mais en vain. Plus encore, la communauté internationale a validé le processus électoral en cours par leur silence et ce malgré plusieurs interpellations des leaders de partis politiques.
En tout cas, les dés sont jetés. Il n’y aura plus d’obstacle pour la majorité présidentielle à verrouiller le système politique du pays. En contrôlant les deux chambres du parlement et le pouvoir exécutif, le boulevard du développement est grand ouvert pour le président de la République.

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