Pour diminuer les délestages : 40 milliards Ar. supplémentaires pour la Jirama

Pour diminuer les délestages : 40 milliards Ar. supplémentaires pour la Jirama

Face à l’ampleur du problème de délestage qui sévit non seulement dans la capitale, mais à travers l’île, des réunions en haut lieu se sont tenues pour trouver des solutions idoines aux problèmes d’approvisionnement en électricité qui devient un véritable fléau. Pour guérir les maux de la JIRAMA, l’Etat a décidé de procéder à une «injection» pour un effet rapide en plus des autres remèdes préconisés.

“L’Etat a octroyé à la JIRAMA une allocation supplémentaire de 40 milliards d’Ariary, pour réduire immédiatement le délestage, en attendant les résultats des autres efforts entrepris par la société d’Etat, au niveau de la réduction des coûts et de l’amélioration des recettes”? selon une communication faite par le Ministère des Finances et du Budget. Selon les précisions apportées, cette subvention additionnelle n’est pas supportée par le budget 2016. Le Ministère des Finances et du Budget va constituer une instance de paiement supplémentaire pour faire supporter cette dépense sur l’exercice 2017.
Si la LFI 2016 a prévu une subvention de 240 milliards d’Ariary à la JIRAMA, la LFR a révisé ce montant à 300 milliards d’Ariary. Cependant, la hausse du prix d’achat de carburant de la JIRAMA a causé un gap, selon une évaluation faite au mois dernier, d’où cette intervention supplémentaire.
Pierre Jean Feno, Directeur Général du Trésor ne manque pas de préciser que «la JIRAMA a lancé un appel d’offres et a signé des contrats avec ses fournisseurs, indiquant que le prix du gasoil est indexé au cours de pétrole sur le marché international et de la fluctuation du cours de change de l’Ariary par rapport au dollar. Ce prix d’achat de carburant est plus élevé que les prix à la pompe des stations services, alors que la société d’Etat achète en grande quantité et via un appel d’offre». Les contrats d’achat de carburant, conclus par la JIRAMA avec ses fournisseurs nécessitent des améliorations.

Amélioration de la gestion

Une amélioration de la gestion de la JIRAMA est plus que jamais nécessaire. Elle ne recouvre que 60% de sa facturation (environ 50 milliards d’Ariary par mois, sur une facturation de 80 milliards d’Ariary).
Afin d’améliorer ses recettes, la JIRAMA s’est engagée à améliorer son taux de recouvrement, le faisant passer de 60% à 70%. Cela va générer un gain mensuel de 10 milliards Ariary de plus, soit 120 milliards Ariary par an. Si le recouvrement venait à atteindre 90%, la JIRAMA ferait une recette additionnelle de 25 milliards d’Ariary par mois, soit 300 milliards en une année, un chiffre qui est équivalent aux interventions financières accordées annuellement par l’Etat, toujours selon le Directeur Général du Trésor Public.
L’on apprend également que seulement 65% de la production de la JIRAMA sont facturées et que les 35% restants constituent des pertes techniques et non-techniques (branchements illicites). Sur la production facturée, seulement 60% sont recouvrés.
Les impayés du secteur public effectivement rapprochés avec les départements concernés se chiffrent à 70 milliards d’Ariary, dont 45 milliards d’Ariary concernent le Budget Général de l’Etat. Le reste concerne les collectivités territoriales décentralisées, les établissements à budget autonomes… Des mesures sont entreprises pour régler au plus vite ces dettes de l’Etat envers la JIRAMA, selon la Direction Générale du Trésor Public.

Autres solutions

En 2017, de nouvelles centrales fonctionnant au fioul lourd seront opérationnelles et permettront de produire une centaine de mégawatts, à moindre coût, en substitution de la production thermique en gasoil. Des centrales solaires sont également prévues.
A noter également que de nombreux bailleurs de fonds se positionnent aujourd’hui pour soutenir le développement du secteur de l’énergie à Madagascar. Cela concerne notamment les énergies renouvelables, où les investissements sont lourds, mais avec des coûts d’exploitation modérés.

Recueillis par C.R

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