Prix à la pompe : “Il faut libéraliser la Logistique Pétrolière”, selon Hugues Rajaonson
Les prix à la pompe connaissent des hauts et des bas. D’une manière générale, ceux-ci dépendent du prix du baril. Toutefois, d’autres critères entrent également en jeu.
Jusqu’ici, la Logistique Pétrolière détient le monopole de stockage des carburants dans la Grande île. Une libéralisation destinée à mettre fin à ce monopole permettrait d’éviter une hausse exorbitante du prix à la pompe, de l’avis de Hugues Rajaonson. Si chacune des compagnies pétro-lières détenait sa propre réserve et ses propres cuves de stockage, tout le reste pourra importer davantage lorsque le prix du baril est en baisse sur le marché international. Cependant, compte tenu de la capacité de stockage limitée à l’heure actuelle, nous sommes obligés d’acheter les produits pétroliers même durant les périodes où le cours du baril est en hausse.
Dans l’hypothèse où chaque compagnie détient sa réserve, il appartient à l’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) en tant qu’organe de régulation, d’interdire les importations durant les périodes où le prix est en hausse sur le marché international. L’économiste Hugues Rajaonson a rappelé que le prix du baril culmine généralement de Septembre en Janvier et qui correspond à une consommation élevée de carburant dans les pays occidentaux en raison de la période hivernale, le fuel et le gasoil étant utilisés dans les pays du Nord aux chauffages et autres. Les mois de Juillet-Août, période de vacances scolaires, sont également caractérisés par une augmentation de la consommation de carburant. Il est conseillé d’importer davantage de produits pétroliers vers les mois de Mai-Juin, de l’avis de notre interlocuteur.
Trop de véhicules…
Une politique cyclique doit être instaurée pour permettre la réduction du coût à la pompe. Elle doit également être en phase avec nos exportations et les fluctuations de devises. Si le prix à la pompe est à son niveau actuel, c’est également dû à l’augmentation des véhicules en circulation dans la Grande île et, notamment, dans la Capitale. «Comment se fait-il qu’un pays aussi pauvre que Madagascar continue d’importer d’innombrables véhicules ? », s’indigne l’éco- nomiste. Tous les ministres sont déjà dotés de véhicules, les députés revendiquent également les leur, déplore-t-il. Hugues Rajaonson a noté au passage que dans les pays scandinaves, le Premier Ministre se déplace à pied ou à vélo en se demandant pourquoi les autorités malgaches ont-elles besoin d’escorte ?…
S’il y a moins de véhicules qui circulent, le prix à la pompe connaîtrait certainement une baisse notoire, de l’avis de cet économiste.
C.R
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