Projet Taratra : Regard sur la politique minière de Madagascar

Projet Taratra : Regard sur la politique minière de Madagascar

 

«Les décideurs de l’Etat doivent privilégier la bonne gouvernance quant à la question des ressources minérales et prendre des sanctions quant à la gabegie, aux délits d’initié, de conflits d’intérêts et de corruption actives (…)».

C’est ce qui ressort de l’atelier de réflexion sur la politique minière et le code minier, qui s’est déroulé dans les locaux de l’Episcopat d’Antanimena du 06 au 13 novembre dernier dans le cadre des activités du Projet Taratra, Projet de plaidoyer pour la Bonne Gouvernance de l’exploitation minière.
Le Projet Taratra, organisme rattaché à la Conférence Episcopale de Madagascar, lance un appel à une prise de conscience des dirigeants et du peuple malgache à l’égard du fait que le secteur minier doive contribuer à la croissance et au développement du pays et profiter au plus grand nombre, selon un communiqué qui nous est parvenu.
D’après les résolutions de l’atelier, il est du devoir de l’Etat d’avoir une politique de développement claire, cohérente et exhaustive, couvrant divers domaines stratégiques, et de se doter des moyens nécessaires pour assurer sa mise en œuvre effective. Cela devrait commencer par un «moratoire» sur les permis miniers ainsi que par la mise en place d’un cadre législatif et institutionnel adéquat pour la régulation des investissements et la bonne gouvernance du secteur minier.
L’Etat est aussi tenu de s’attacher à l’établissement d’une Société Nationale Minière qui lui permettra de réaliser les actions nécessaires pour assurer une exploitation des ressources minières qui soient réellement profitables pour la Nation. La politique minière doit intégrer tous les maillons de la chaîne des valeurs, partant des études préalables jusqu’à la transformation, en passant par l’exploitation, tout en accordant une attention particulière à la création de valeur ajoutée au niveau national.
La politique environnementale et les questions foncières ont également été évoquées.
Par ailleurs, l’Etat doit tenir compte des autres secteurs afin de limiter la dépendance de l’économie malgache. En ce qui concerne les redevances, la révision des taux est préconisée, à l’image de la tendance internationale de ces dernières années.
Délestage

Le problème de délestage a été soulevé au cours de cet atelier qui avait réuni des experts nationaux multidisciplinaires, des organisations de la société civile et quelques représentants des élus locaux issus des zones minières.
«L’utilisation des ressources minérales comme source d’énergie peut résoudre le problème de délestage actuel (…). La priorité est à donner au ressources extractives pouvant assurer l’indépendance énergétique de Madagascar, en complémentarité des ressources hydroélectriques que le changement climatique peut handicaper».

Recueillis par C.R

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