Raharinaivo Andrianantoandro : « Le pays est encore dans la troisième transition »
Absent de la scène politique depuis trois ans, l’ancien président du Congrès de la transition, Raharinaivo Andrianantoandro, est sorti de son silence. Dans une interview privée, ce politicien a livré son avis face à l’évolution de la situation au pays. Raharinaivo Andrianantoandro estime que la situation se dégrade et que le pays se trouve dans une troisième transition.
Ma-LAZA : Quel regard portez-vous sur la situation générale au pays ?
Raharinaivo Andrianantoandro : Je crois que la situation au pays se dégrade. Le régime mis en place n’arrive pas à résoudre les problèmes. Rien n’est clair. Ce que je constate, c’est qu’il n’y a pas de plan de société précis. Je suis un peu pessimiste sur l’avenir. De plus, le président de la République est mal élu, dans la mesure où il n’a pas d’appui à l’Assemblée Nationale. Son parti n’est pas représenté au sein de la chambre basse. A mon humble avis, on est encore dans la troisième transition. La première quand j’occupais la présidence du Congrès de la transition, la deuxième transition est marquée par la participation de la mouvance Ravalomanana au sein des institutions de la transition et la troisième transition est née depuis l’avènement au pouvoir de l’actuel président, Hery Rajaonarimampianina. Il faut ainsi trouver une solution.
Ma-LAZA : Quelle solution préconisez-vous ?
Raharinaivo Andrianantoandro : La voie la plus rapide, c’est de revoir le processus de réconciliation. La situation est bloquée. On a trop perdu de temps dans la réconciliation des hommes au lieu de se concentrer sur les efforts à la base. Je pense également qu’il est temps de redoubler d’effort sur la réconciliation avec l’histoire.
Ma-LAZA : Vous êtes parmi les membres de la première heure du parti TIM. A la veille des communales, quelle relation entretenez-vous avec Marc Ravalomanana, président d’honneur du TIM ?
Raharinaivo Andrianantoandro : Je ne voudrais pas entrer dans la polémique. Ce que je voudrais souligner c’est que le TIM n’appartient à personne. La question sur ma relation avec le fondateur du TIM n’est pas une priorité nationale. Le plus important à l’heure actuelle est de réussir la réconciliation nationale.
Recueillis par Vola Ravoavy