Le président Andry Rajoelina a choisi la célébration de la fête du travail, le dimanche 1er mai au soir, pour annoncer la hausse des salaires. De 200.000 Ariary, le salaire minimum est passé à 250.000 Ariary après concertation avec les représentants du patronat.
Dans la fonction publique, les fonctionnaires de la plus basse catégorie et du premier échelon bénéficieront d’une hausse de 25%. Les salariés moyens auront droit à 13% d’augmentation, tandis que les 5% seront attribués aux agents de l’Etat de la catégorie la plus élevée de l’échelon 10. Une augmentation à compter de ce mois de mai.
« Nous continuerons à travailler ensemble, à redoubler d’efforts et à faire front commun pour faire avancer le pays, faire prospérer chaque famille pour que chaque citoyen puisse se redresser » a annoncé le chef de l’Etat.
Réactions
Si, en principe, une augmentation de salaire devrait réjouir les salariés, les avis des travailleurs du secteur privé divergent suite à la déclaration du président de la République du 1er mai dernier. « Le salaire minimum de la catégorie professionnelle la plus basse passe de 200.000 à 250.000 ariary. 50.000 Ar, ce n’est même pas un sac de riz. Mais c’est quand même mieux que rien », note Liva R., employé d’une zone franche.
Comme les représentants du secteur privé ont limité la hausse du salaire minimum à 220.000 Ar, c’est l’Etat qui prendra en charge la différence. «Il reste maintenant à fixer le mécanisme de prise en charge par l’Etat des 30.000 Ar de différence qui ne sera donc applicable qu’après sa validation par toutes les parties prenantes, et son adoption par décret » , a souligné Rivo Rakotondrasanjy, président du groupement patronal FIVMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy).
Le président de la République laisse le soin au secteur privé de fixer l’augmen-
tation de salaires des autres catégories professionnelles selon la capacité de chaque entreprise. «Compte-tenu de la cherté de la vie actuelle, le salaire minimum devrait être de 800.000 Ariary pour assurer aux ménages de subvenir à leurs besoins quotidiens compte tenu de leurs charges mensuelles, des frais de scolarité… Autrement, nous serions toujours contraints de nous endetter ou de trouver d’autres activités complémentaires pour arrondir nos fins du mois », a martelé un père de famille.
Des chefs d’entreprise sont conscients qu’une augmentation de salaire est indispensable à cause de l’inflation actuelle, mais ils ne peuvent pas assumer la hausse d’au moins 30% demandée par leurs employés. «Nous sommes à l’agonie, la société peine à couvrir les charges fixes. Une augmentation des salaires ne fera qu’envenimer la situation sans mesures d’accompagnement de l’Etat, notamment en ce qui concerne la fiscalité ou autres », confie un dirigeant d’entreprise.
Les travailleurs dont le salaire est réduit ou qui sont en temps partiel depuis la crise sanitaire, souhaitent pour leur part que leurs anciennes rémunérations soient rétablies. Ils redoutent, par ailleurs, que cette déclaration de hausse des salaires ne fasse qu’augmenter davantage les prix des produits sur le marché.
CR
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