Rapport FMI : Difficile réforme de la JIRAMA

Rapport FMI : Difficile réforme de la JIRAMA

Le Fonds Monétaire International vient de publier un «rapport-pays» relatif à l’approbation de la Facilité Élargie de Crédit dont Madagascar vient de bénéficier. Différents points y sont soulevés, notamment la situation des sociétés d’Etat Air Madagascar et JIRAMA. Aussi bien dans le rapport du FMI que dans le mémorandum élaboré par les autorités malgaches, un accent particulier est apporté sur la JIRAMA.

“Réformer le fonctionnement et la gestion de la JIRAMA pose des difficultés de plus grande ampleur. En 2016, les besoins de transferts nécessaires à la poursuite de ses opérations étaient en augmentation, dépassant les montants prévus au budget et compromettant le financement du budget tout entier», peut-on lire dans le rapport pays du FMI qui vient d’être publié. Si initialement il était prévu que les subventions accordées à cette société d’Etat soient de 240 milliards d’Ariary, elles ont en effet été révisées à 300 milliards d’Ariary dans la Loi de Finances Rectificatives 2016.
Toutefois, des mesures ont été entreprises pour limiter les besoins de transferts, augmenter les recettes et réduire les coûts. C’est le cas du relèvement de 15% des tarifs de l’électricité pour cette année 2016, de l’audit des contrats de fourniture d’électricité. S’y ajoutent la préparation d’une nouvelle loi sanctionnant le vol d’électricité et d’eau ou encore le passage de générateurs diésel à des générateurs au fuel, plus économiques. Avec l’aide de la Banque mondiale, dans le cadre du programme PAGOSE, la JIRAMA définit un nouveau plan d’entreprise et améliore sa gouvernance, avec notamment un plan d’investissement pour réduire les coûts de la production et l’organisation de concours pour le recrutement des dirigeants. En attendant l’achèvement du plan d’investissement, le Conseil d’administration de la JIRAMA a décidé de supprimer les procédures de gré-à-gré pour la fourniture d’énergie.
Mémorandum de l’Etat
Dans un mémorandum soumis au FMI, les autorités malgaches précisent que les transferts de l’État à la JIRAMA en 2015 ont été très coûteux et les pertes potentielles au titre de l’année 2016 menacent l’exécution du budget.
Le défi est de faire en sorte que la compagnie soit autonome, apte à autofinancer ses opérations, y compris les dépenses de maintenance d’ici 2020. C’est pour accroître les recettes et réduire les coûts que des relèvements graduels des tarifs ont été prévus. Il en est de même de l’installation compteurs intelligents chez les 6.000 plus gros clients, qui représentent 60 % du total des ventes.
En outre, les décisions de la compagnie seront fondées sur les données tirées du nouveau Système de Gestion des Informations, financés par le projet PAGOSE, qui sera installé à la JIRAMA en 2017 et produira des rapports opérationnels et financiers en 2018. Les futurs investissements et contrats seront guidés par le Plan de Développement de l’Energie Electrique à Moindre Coût (PDEEMC) qui devrait être achevé en 2017. Pour ce qui est des Marchés Publics, toutes les offres et les contrats finaux seront publiés sur le site Web de l’Agence de Régulation des Marchés Publiques ARMP afin de garantir la transparence.

Recueillis par C.R

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