Réformes des Finances Publiques : Les plans d’action mis à la loupe

Réformes des Finances Publiques : Les plans d’action mis à la loupe

L’Afritac est un centre régional d’assistance technique du Fonds Monétaire International en Afrique. L’Afritac Sud dessert 13 pays de l’Afrique Australe dont Madagascar. Il apporte son aide pour la réforme des finances publiques dans la Grande Île.

Avec le retour dans le concert des nations en 2014, Madagascar a repris la coopération avec les partenaires techniques et financiers, particulièrement avec le FMI à travers l’Afritac South qui a dépêché des experts pour appuyer le ministère des Finances et du Budget à améliorer son système de gestion des finances publiques.
«Nous avons conjointement élaboré un plan d’actions de réformes prioritaires qui vise à renforcer la gestion financière publique», a indiqué Nicole Ravelonjanahary, Directeur de la Coordination Interne auprès du Secrétariat Général du ministère des Finances et du Budget dans une interview qui a été partagée sur le site web du ministère des Finances et du Budget. Plusieurs actions ont été mises en œuvre, selon ses dires, notamment l’amélioration de cadre budgétaire moyen terme qui a publié pour la première fois dans la Loi de Finances depuis 2016. Ce plan d’action a pu trouver son résultat avec le renforcement du contrôle financier et la mise en place d’une loi spécifique sur le contrôle financier. Le contrôle financier commence à reprendre son rôle principal dans la chaîne de la dépense publique selon ce responsable qui est également un interlocuteur privilégié des partenaires techniques et financiers.
S’y ajoute le développement de la maîtrise des risques budgétaires liés aux investissements au niveau de l’État central mais également au niveau des entreprises publiques et des établissements publics. L’État était amené à élaborer une loi sur des Établissements publics pour améliorer et cadrer le principe de préparation d’exécution et de suivi budgétaire. La gestion des investissements publics est également un exercice qui préoccupe le ministère des Finances et du Budget. Nul besoin de rappeler qu’une communication relative à la stratégie et au plan d’actions à moyen terme pour l’amélioration de la gestion des investissements publics a été faite en Conseil des Ministres au mois de décembre 2017.
Diverses mesures devraient par ailleurs être prises pour l’amélioration de la programmation des autorisations d’engagement mais aussi des crédits de paiement. «Nous avons bénéficié d’une assistance technique dans ce sens de l’Afritac South», a précisé Nicole Ravelonjanahary.

Révision de la stratégie
Le plan d’action initié en 2014 a conduit le ministère des Finances à élaborer une stratégie de modernisation de la gestion des finances publiques sur 10 ans. Cette stratégie a été révisée en appui avec les experts du FMI du département des finances publiques. Un rétablissement de la qualité et de l’efficacité des dépenses en matière d’investissements publics est prévu. En matière de renforcement de capacité, les priorités à moyen terme restent celles relative à la gestion de maitrise des risques budgétaires au niveau de la qualité des dépenses, de la masse salariale, des entreprises publiques (Jirama, Airmad) et des Établissements Publics Nationaux. L’on apprend par ailleurs que le gouvernement va bientôt présenter un projet de loi sur les établissements publics qui contribuera à un renforcement de leur gestion.
Nicole Ravelonjanahary n’a pas manqué de mettre en exergue la nécessité d’un soutien politique permanent pour faire face à diverses contraintes d’ordre économique et budgétaire. «Les réformes ont comme base le portage politique fort des autorités. Il faut redoubler d’effort pour accroitre non seulement les ressources domestiques mais aussi de renforcer la capacité de l’administration à fournir des services publics de base».

C.R

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