Région DIANA : Voyant rouge pour les opérateurs du Tourisme

La plage de Ramena, la mer d’Emeraude, la montagne des Français, le parc Nosy Hara, les Tsingy Rouges… autant de sites touristiques emblématiques de la région DIANA. Si en temps normal, l’affluence des vacanciers et des touristes est au rendez-vous en cette période de l’année, le contexte actuel de crise sanitaire veut que ces sites soient désertés, laissés à l’abandon. Un calme plat pourtant « assourdissant » et non moins «douloureux » pour les acteurs et opérateurs du secteur.

“Nous demandons une suppression des obligations fiscales pour cette année 2020 et pour l’année 2021, n’ayant plus de trésorerie ». C’est la doléance des acteurs touristiques de la région DIANA. Ces opérateurs souhaitent également connaître l’éventuelle date de réouverture des frontières pour une visibilité de la reprise des activités. Ils n’ont pas manqué de rappeler que l’aéroport de Fascène de Nosy-Be peut accueillir des vols internationaux et ils sont disposés à mettre en œuvre les protocoles sanitaires requis pour la reprise des vols.
«Depuis le mois de mars dernier, nous n’avons plus aucune clientèle», a déploré pour sa part une représentante de la Chambre des métiers et de l’artisanat d’Antsiranana. Elle sollicite ainsi une subvention de l’Etat. L’artisanat fait pourtant vivre plus d’uns. Il en est de même des guides free lance. «Nous souffrons. Nous n’avons pas gagné un Ariary depuis des mois. Nous sommes pourtant les ambassadeurs du pays auprès des touristes étrangers, car nous sommes constamment avec eux durant leur séjour pour faire connaître et promouvoir l’image du pays », se désole une jeune guide touristique. Selon ses dires, ils n’ont pas les moyens de rembourser les prêts que propose l’Etat. L’idéal serait ainsi de percevoir une subvention.
Tous les emplois du secteur tourisme du pays sont en péril. Avec la fermeture des frontières et les mesures de restriction liées à l’état d’urgence sanitaire, le tourisme souffre énormément et se prépare à un perte de chiffre d’affaires à raison de plus de 83%, soit un manque à gagner de l’ordre de 620 millions USD pour 2020. « Les entreprises du secteur sont confrontées à des pertes de revenus, mais doivent également rembourser les avances et recouvrer les sommes versées aux prestataires de services tels que les compagnies aériennes et les hôtels. Les 44.000 emplois directs et 300.000 emplois indirects de la filière sont gravement menacés », lit-on dans le Plan Multisectoriel d’Urgence (PMDU). Ce plan prévoit d’étendre la distribution des Vatsy Tsinjo aux 5.500 travailleurs du secteur jugés les plus vulnérables (serveurs, femmes de chambre, personnel d’appui, prestataires de services).

Dans l’attente d’une reprise

Des campagnes de communication de crise, en vue de promouvoir le tourisme national, sont prévues. Parallèlement, une stratégie de promotion et de commercialisation des destinations phares auprès des marchés internationaux sera développée. Cela permettra d’assurer le rebond au moment de la reprise des activités. Des actions sont menées afin de définir des protocoles de santé et d’hygiène pour la réouverture des entreprises en toute sécurité. Des guides de formation et de sensibilisation sont en préparation pour les établissements, leur personnel et les clients.

Claudia R.

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