Rixe entre magistrats : Les proches du blessé se livrent à un déballage
Il est rare de voir deux magistrats en venir aux mains. Mais c’est ce qui s’était passé à Toamasina. Motif de la bataille : une affaire de vente de girofle qui a mal tourné.
Les proches de l’un des deux magistrats qui se sont battus au Tribunal de Toamasina se sont réunis et ont donné une explication sur le pourquoi de ce fait rarissime dans les annales du monde judiciaire. Ils ont profité de cette réunion pour convoquer la presse samedi dernier et révéler qu’en 2014, l’un des deux magistrats, celui qui a été blessé, avait été victime d’une escroquerie. Des gens malintentionnés lui avaient acheté une grande quantité de girofle d’une valeur de 200 millions ariary, mais qu’ils ont payé avec un chèque sans provision. Le magistrat a porté plainte et transmis l’affaire au Tribunal. Interpellés un peu plus tard, ces personnes ont été déférées au Parquet où l’autre magistrat officiait en tant que Procureur. A la surprise générale, les malfaiteurs ont bénéficié d’une liberté provisoire au lieu d’être placés sous mandat de dépôt. Quand le magistrat victime a demandé des explications à son collègue, celui ci a répondu qu’un ordre venant “d’en haut” l’a empêché de prendre la décision d’emprisonner provisoirement les présumés coupables. Furieux, le magistrat plaignant a attendu l’occasion pour s’expliquer ouvertement avec son collègue. Cette occasion s’était présentée samedi. Le ton est monté entre les deux responsables et ils ont fini par en venir aux mains devant un public médusé. Le magistrat plaignant a fini par prendre la fuite et s’est réfugié dans un poste de police à proximité.
Les proches du magistrat plaignant, des originaires de Maroantsetra, ont établi une liste de présence spécifiant qu’ils sont solidaires avec un des leurs. Questionné sur ce déballage, le Procureur a répondu qu’il n’aurait jamais pris cette décision d’élargir les présumés coupables sans un ordre provenant de ses supérieurs hiérarchiques. Selon toujours ses explications, certains magistrats ne supportent pas le fait que des mesures soient prises au niveau de la Justice concernant leur agissement, et que c’est la base de cette affaire. C’est le Conseil Supérieur de la Magistrature qui aura le dernier mot sur ce qui s’était passé à Toamasina, a-t-il ajouté.
Fah A./MRz
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