Secteur automobile : Vers une hausse des prix des véhicules

Secteur automobile : Vers une hausse des prix des véhicules

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Lors de l’ouverture officielle du show room Mahindra, la semaine dernière dans les locaux de la Sodiama, Imtyaz Vasram, Responsable du Développement chez Sodiama a dressé un état des lieux du secteur automobile, plus précisément de la vente des véhicules neufs. Il a mis en exergue les barrières qui freinent le développement du secteur.

MA-Laza : Pouvez-vous dresser un état des lieux du secteur automobile?
Imtyaz Vasram : Le secteur automobile auquel nous contribuons depuis plusieurs années n’est pas épargné par les difficultés que rencontre le pays. Le Groupement des Concessionnaires Automobiles de Madagascar (GCAM) estime que pour cette année 2015, un volume annuel de 2800 véhicules neufs serait immatriculé. Nous atteindrons difficilement le niveau de 2006. Durant ces  dernières années, le marché automobile neuf n’a jamais dépassé la barre symbolique des 3000 véhicules par an. L’ensemble des barrières qui freinent le développement du secteur s’accumule.

MA-Laza : Parlez nous un peu de ces barrières auxquelles vous faites face.
Imtyaz Vasram : Le marché d’occasion est entièrement dérégulé. Il est quatre  fois plus important que le marché du véhicule neuf  et ne pousse pas au renouvellement du parc automobile qui est actuellement vétuste. Il ne faut pas oublier qu’un parc automobile récent est bénéfique tant en terme de recettes fiscales que pour l’environnement et la sécurité des usagers.
A la concurrence rude imposée par un marché d’occasion qui est dépourvu de normes s’ajoute la surtaxation du secteur, notamment à travers les droits d’accises qui sont prévus par le projet de Loi de Finances 2016. Nous nous opposons à cette mesure qui est négative, dévastatrice pour le secteur automobile malgache et indirectement pour l’économie du pays.

MA-Laza : En quoi consiste cette disposition du projet de Loi de Finances 2016 que vous qualifiez de “surtaxation?”
Imtyaz Vasram : Avec ces droits d’accise de 10%, nous aurons plus de taxes à payer sur les véhicules à l’import. Si le projet de loi de finances est adopté, sans aucune modification de cette disposition,  le prix des véhicules neufs va augmenter d’au moins 15%.  Cela est dangereux car certains consommateurs seront isolés. Nous, on  pense aux consommateurs malgaches, il faut rendre les véhicules accessibles à tous.

MA-Laza: Que suggérez-vous en tant que concessionnaire?
Imtyaz Vasram : Idéalement et pour faire en sorte que les véhicules soient les moins chers possibles, il faudrait moins de taxes. Avec moins de taxes sur les véhicules neufs et un marché d’occasion plus régulé, il est possible d’augmenter de 50% la taille du neuf à Madagascar. Il est impératif de contrôler le marché de l’occasion. Au Nigéria et à Maurice, ils ont limité la durée de vies des véhicules d’occasion.

MA-Laza: Malgré tout, vous ne baissez pas pour autant les bras…
Imtyaz Vasram : Sodiama ne cesse de proposer des produits innovants, modernes et fiables, année après  année. Malgré les difficultés sectorielles auxquelles ils font face, nombreux sont ceux qui refusent de baisser les bras. Il en est ainsi du groupe Mahindra qui a décidé de s’associer avec la Sodiama pour lancer sa  gamme de produits à Madagascar.

MA-Laza: Comment se porte la concurrence notamment face à l’importation massive de véhicules en provenance de la Chine?
Imtyaz Vasram : C’est normal qu’il y ait des véhicules en provenance de la Chine, le marché se libéralise. Pour les véhicules chinois, tout est relatif. Certains y croient, d’autres n’y croient pas, c’est une question d’opinion. La compétition est libre.

Propos recueillis par C.R

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