Secteur industriel ONUDI : un programme de relance post Covid-19

« Face à la crise sanitaire mondiale, chaque pays doit réagir immédiatement afin d’augmenter ses capacités de préparation, de réponse et de redressement », avance l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI). Des précisions ont été apportées par Volatiana Rakotondrazafy, représentante de l’ONUDI à Madagascar, lors d’une brève interview accordée à la rédaction.

Ma-LAZA : Selon l’ONUDI, la pandémie de Covid-19 est la pire crise sanitaire mondiale de notre époque. Quel est donc l’appui apporté par l’ONUDI aux pays membres ?
Volatiana Rakotondrazafy : Dans le contexte actuel de la pandémie de Covid-19, l’ONUDI appuie ses Etats membres à faire face et surtout à préparer la relance économique. Nous avons un programme de relance de l’industrie post-covid CIRP (Covid-19 Industrial Recovery Programme). L’objectif en est de soutenir de manière ciblée et efficace les gouvernements dans leurs efforts de restructuration du secteur industriel afin de répondre aux besoins nationaux lors de la phase de relance. Le CIRP propose une approche par étapes pour soutenir le redressement industriel des Pays les Moins Avancés (PMA) et autres pays à revenus faibles et intermédiaires.
Ma-LAZA : Concrètement, qu’en est-il pour Madagascar ?
Volatiana Rakotondrazafy : Tel qu’il est prévu par le CIRP, l’ONUDI doit préparer un rapport d’évaluation complet et détaillé du secteur industriel national pour chaque pays bénéficiant de l’appui. Cette analyse pourra ensuite être utilisée par le gouvernement national afin de déterminer, en concertation avec les principaux acteurs nationaux, la structure et les spécificités du secteur industriel qui émergeront de la phase de redressement
A Madagascar, l’une des priorités concerne le développement des chaines de valeur agricole. L’objectif est de renforcer, renouveler la capacité des entreprises malgaches, quelle que soit leur taille, en matière d’innovation, de digitalisation, d’utilisation de technologies durables et propres. Différents programmes de formation sont prévus pour faire face à cette phase de relance.

Ma-LAZA : Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontées les industries malgaches ?
Volatiana Rakotondrazafy : Outre les difficultés auxquelles elles sont confrontées en cette période de crise sanitaire, les industries de Madagascar font face à des problèmes d’énergie entre autres, que ce soit au niveau de l’accès et/ou du tarif de l’électricité. Le défi de l’ONUDI est de promouvoir les énergies renouvelables, au profit du secteur industriel. La vision et la politique industrielles doivent être adaptées au contexte. Une loi sur le développement de l’industrie à Madagascar a déjà été adoptée il y a plus de deux ans. Nombreux attendent le décret d’application. Ce décret doit tenir compte des évolutions et du contexte de ces dernières années.

Ma-LAZA : Où en est le projet de mini-sucrerie financé par l’ONUDI ?
Volatiana Rakotondrazafy : Le projet est en cours. Malheureusement, avec le confinement, l’inauguration, planifiée pour le mois de mai dernier, n’a pas pu avoir lieu. Mais nous espérons que les mini-sucreries de Mahajanga et de Taolagnaro seront fonctionnelles avant la fin l’année.

Ma-LAZA : Le mot de la fin ?
Volatiana Rakotondrazafy : Pour atteindre les objectifs de développement durable, l’ONUDI appuie la mise en œuvre de politique et de stratégie industrielles, développe des activités de coopération technique avec le gouvernement et crée des plateformes de partage de connaissance. Je suis persuadée que le projet « zara iombonana » (atelier partagé) récemment lancé, fruit de la coopération entre quatre entités, permettra d’accélérer l’atteinte de ces ODD pour Madagascar.

Propos recueillis par Claudia R.

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