Secteur privé Echéances fiscales : énième prolongation

Si bon nombre d’opérateurs économiques estiment qu’une annulation du paiement des obligations fiscales devrait être accordée pour permettre au secteur privé de survivre à la crise annuelle, l’Etat, pour sa part, accorde un énième report des échéances.

Conscients des difficultés rencontrées par les contribuables à honorer leurs obligations fiscales dans ce contexte d’urgence sanitaire qui perdure, le ministère de l’Economie et des Finances, par la voix de la Direction Générale des Impôts, a décidé de prolonger les échéances des obligations fiscales.
«Pour tous secteurs confondus, le dernier délai de la déclaration et paiement de l’impôt synthétique est repoussé au 15 du mois suivant la déclaration officielle de la reprise des activités normales dans chaque localité concernée », précise Germain, Directeur Général des Impôts dans un communiqué de la DGI. Plus d’un se demandent si la reprise des activités jusqu’à 17h depuis une dizaine de jours est considérée comme une «reprise normale», bien que la… «normalité» ne soit pas encore au rendez-vous. Davantage de précisions sont requises, selon des opérateurs économiques
A titre de rappel, le secteur du tourisme ainsi que celui des entreprises fran­ches industrielles figurent parmi les plus sinistrés. Des mesures spécifiques ont été adoptées à leur profit. «Le dernier délai de la déclaration et le paiement de l’Impôt sur les Revenus sont également repoussés jusqu’au 15 du troisième mois suivant l’annonce de l’ouverture des frontières».
Pour les localités non concernées par les mesures de confinement, l’échéance est maintenue au 15 Août 2020. La Direction Générale des Impôts appelle tous les contribuables à utiliser les modes de déclaration et de paiement à distance mis à leur disposition, notamment l’eHetrapayment, l’eHetraphone pour la région Analamanga et l’Hetraonline.
A maintes reprises, des chefs d’entreprise ont mis en avant la nécessité d’annuler purement et simplement le paiement des impôts pour cette année. Les mesures proposées dans le Plan Multisectoriel D’Urgence (PMDU) comprennent le rééchelonnement des échéances fiscales et sociales. A l’issue de la rencontre entre l’Etat et le secteur privé en juin dernier, Thierry Rajaona, président du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM) avait déjà fait la remarque qu’«il s’agit juste d’un report. Nous aurons une plus grande difficulté à payer. » « Dès que le travail reprendra son cours normal, les entreprises feront face à des contrôles fiscaux », craignent plusieurs entrepreneurs.
Le PMDU souligne pourtant que le secteur privé a subi de plein fouet les impacts de la COVID-19. « Les entreprises ont enregistré une baisse importante du chiffre d’affaires, une augmentation des charges du fait des mesures sanitaires, de l’organisation du transport du personnel, du télétravail, tout cela résultant en une sollicitation majeure de la trésorerie », précise le document. Néanmoins, de source auprès de la Direction Générale des Impôts, une annulation de l’impôt n’est pas envisageable car étant contraire à la loi et à l’orthodoxie financière.

Claudia R.

Imprimer Imprimer
Ce contenu a été publié dans Ma-LAZA. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.