Secteur Tourisme : La CTM interpelle les hautes instances

A maintes reprises, la Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM) a tiré la sonnette d’alarme sur le sinistre du secteur tourisme due à la crise sanitaire. Cette semaine encore, le CTM a interpellé les hautes instances en adressant une lettre au Président de la République et au ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie.

“Demande de prise de mesure ad’hoc pour le secteur tourisme ». Tel est l’objet de la lettre adressée par la Confédération du Tourisme de Madagascar (CTM) au Président de la République et au ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie. Des mesures urgentes et idoines sont sollicitées pour la survie du secteur. « Après le chômage technique partiel, l’épuration des congés, la mise en demi-salaire et mi-temps des salariés ; les employeurs n’ont plus aucun moyen de subvenir au paiement de leurs charges fixes (salaires, Jirama, taxes…), plusieurs établissements ont fermé et plus de 40.000 salariés sont presque sans emploi et menacés de chômage technique complet ». Tels sont les propos de Patrice Raoull, président de la Confédération du Tourisme dans ladite lettre pour décrire la situation dans laquelle se trouvent actuellement des opérateurs du tourisme.
La Confédération du Tourisme reconnait que l’Etat a pris des décisions pour venir en aide au secteur privé. Ce qui n’est pas le cas pour le secteur tourisme qui reste fortement sinistré. La CTM, par la voix de son président Patrice Raoull sollicite ainsi la mise en œuvre de plusieurs mesures pour le secteur tourisme « afin de pouvoir continuer à payer les salaires des collaborateurs qui pourront ainsi continuer à se nourrir et se soigner, et pour pouvoir survivre jusqu’à la reprise des activités ». Il en est ainsi de l’annulation de la collecte de toutes les obligations fiscales (IR, IRSA, IS, TVA sans pénalité pour l’exercice 2020 et cela, jusqu’à l’ouverture de l’espace aérien) ou encore de la suspension de la collecte des charges sociales et patronales (CNaPS, FMFP, OSTIE…). S’y ajoutent la prise en charge du chômage technique pour trois mois, le prolongement de la durée du chômage technique au-delà de 6 mois et enfin, le gel des loyers pour 3 mois.
Rappelons qu’à Madagascar, le chômage technique n’est pas couvert par l’Etat. «La Loi et le Code de Travail à Madagascar prévoient que le chômage technique ne doit pas excéder six mois. Au-delà, l’employeur doit faire face à un licenciement économique et régler le solde tout compte de l’employés, son dû et une indemnité équivalent à dix journées par année de service travaillé. Les entreprises n’auront pas la possibilité de payer cela dans les prochains mois », précise Njaka Ramandimbiarison, administrateur de la Confédération du Tourisme de Madagascar. D’où cette demande de l’industrie du tourisme de prolonger au-delà de 6 mois la durée du chômage technique.
La situation varie d’une entreprise à une autre. «Nous avons procédé ces derniers mois à un chômage technique alternatif. Une partie du personnel ne travaille pas le mois 1 et l’autre partie travaille le mois 2 pour permettre aux employés de percevoir un revenu un mois sur deux », précise Njaka Ramandimbiarison, président et co-fondateur d’Asistan Travel, Tour Operator.
Tous les acteurs du tourisme sont impactés par la crise sanitaire et économique actuel, des compagnies aériennes aux guides, en passant par les hôteliers et restaurateurs. Néanmoins, la CTM continue de se battre pour la survie du secteur. Sera-t-elle entendue ? Wait and see !

Claudia R.

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